Luc 4,1 : « Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain, et il fut conduit par l'Esprit dans le désert. »
A la suite de Jésus, il convient de nous aventurer dans le désert de la prière, où Dieu nous conduit, nous nourrit, nous abreuve et nous sauve, pour que nous goûtions le silence de Dieu et reconnaissions que son Esprit est venu nous habiter quand le silence en nous dit son passage.
Méditation du Bienheureux Charles de Foucauld
Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la Grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul.
C’est indispensable… C’est un temps de grâce, c’est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l’esprit intérieur.
Si cette vie intérieure est nulle, il y aura beau avoir du zèle, de bonnes intentions, beaucoup de travail, les fruits sont nuls: c’est une source qui voudrait donner de la sainteté aux autres, mais qui ne peut, ne l’ayant pas: on ne donne que ce qu’on a et c’est dans la solitude, dans cette vie, seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout le créé pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à Lui.
Notre Seigneur n’en n’avait pas besoin mais il a voulu nous donner l’exemple.
Rendez à Dieu ce qui est à Dieu.
Monseigneur Jean-Marie Le Gall nous donne la raison de la nécessité impérieuse de vivre des temps de silence
Le Mal agite l’homme et le trouble dans le bruit incessant de la tentation. La peur face au silence est inhérente à l’homme depuis le péché d’origine. La faute de nos premiers parents transforme le cœur humain en un champ de bataille où les esprits mauvais du Satan affrontent le Saint Esprit qui désire filialiser notre vie en l’offrant au Père.
La marque de l’action du Malin qui secoue l’homme comme un tamis est le trouble et l’agitation qui sont générateurs de bruit et signes du Diviseur.
La présence active de l’Esprit est caractérisée, elle, par un silence paisible. Rien d’étonnant puisque le silence, qui n’est pas mutisme, est la marque du libre oubli de soi en la présence de l’aimé. Le silence est le toi suprême, la plus belle façon de dire son amour à l’autre. C’est pourquoi l’Esprit est Silence autant qu’Il est Amour. Et combien le vol est silencieux de la Colombe de l’Esprit qui est Amour de Dieu Se donnant à l’âme ! C’est dans le silence de mon âme ouverte que je L’entends et Le reçois…
Le silence est le langage entre l’âme énamourée et l’Esprit. Le silence n’est pas une privation ni un abandon de soi au néant, mais le don de la Vie reçue dans le vide de soi-même pour Lui. Comme la chasteté du cœur, le silence est retrait absolu de soi pour recevoir l’Absolu. Il partage avec la chasteté l’impossibilité de la division : on est, ou pas, chaste ; on est, ou pas, silence.
Certes le silence extérieur est difficile à établir en ces jours où la modernité fait surgir des bruits de nulle part. Mais c’est surtout dans l’agression du monde au sens johannique du mot que le bruit se dévoile comme une rumeur sourde qui frappe en continu notre cœur plus que nos oreilles. Nous retrouvons, modernisée, la danse des esprits mauvais qui, au désert, tentaient de déstabiliser les ermites en les secouant comme l’on sasse les pierres.
Saint Augustin disait : « Quand le Verbe de Dieu augmente, les paroles de l’homme manquent. »
Lorsque nous comprenons d’où vient le bruit et ce qu’il signifie, ce dont il est porteur -l’esprit du Mal-, lorsque nous comprenons en même temps le sens du silence et ce qu’il nous apporte -l’Esprit d’Amour-, nous devenons capables de chasser le bruit avec les bonnes armes. Ce sont les armes de la vie théologale qui vivent de la Parole de Dieu lue, priée, gardée, incarnée en notre vie par la grâce reçue des sacrements.
Ainsi la nature humaine de Jésus aimait le silence de solitude pour prier, pour contempler sa relation unique au Verbe, à la Parole, et vivre ainsi en son humanité Sa relation filiale au Père.
Benoît XVI, dans le même discours, ajoute : « Le silence est capable de creuser un espace intérieur au plus profond de nous-mêmes, pour y faire habiter Dieu, pour que sa Parole demeure en nous, pour que l’amour pour Lui s’enracine dans notre esprit et notre cœur, et anime notre vie. La première direction est donc de réapprendre le silence, l’ouverture pour l’écoute, qui nous ouvre à l’autre, à la Parole de Dieu. »
Prière à notre-Dame du silence
O Marie silencieuse, Toi qui as tout imaginé sans parler, au-delà de toute vision humaine, aide-moi à entrer dans le mystère du Christ doucement et en profondeur, comme un pèlerin brûlant de soif qui entre dans une grotte sombre au fond de laquelle il entend couler de l'eau paisiblement. Fais que, tout d'abord, je m'agenouille pour adorer. Et qu'ensuite, je touche le rocher avec confiance, pour entrer en toute sérénité dans le mystère. Enfin, fais que j’apaise ma soif dans l'eau de la Parole en silence comme Toi. Alors, ô Marie, le secret de ton Fils Crucifié me sera peut-être révélé dans son immensité infinie, et les images et les mots tomberont pour laisser la place uniquement à l'Infini. Amen
Sources utilisées pour le carême 2021
La force du silence, contre la dictature du bruit |
Le chemin du silence, manuel pour ceux qui cherchent le bonheur |
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