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Chemin de Croix de Fatima

Fatima, coin perdu du Portugal en 1917, est maintenant, un lieu béni et connu dans le monde entier. C’est ici, que tous les gens du monde viennent comme pèlerins prier la Mère de Dieu, qui a donné en 1917 aux trois pastoureaux, un message pour l’église et pour le monde entier.

Une des premières demandes de Notre-Dame du rosaire aux trois pastoureaux a été :

« Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?
- Oui, nous voulons.
- Vous aurez alors beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort. »

François, sa sœur Jacinthe et sa cousine Lucie, acceptèrent de bon cœur toutes les souffrances par amour du Bon Dieu. Ils offrirent beaucoup de souffrances physiques, morales et spirituelles. Ils le firent toujours avec amour pour sauver les pécheurs, pour consoler le Cœur Immaculé de Marie et surtout pour réparer les offenses faites au Cœur de Jésus.

Ils sont un modèle pour nous aujourd’hui pour embrasser et porter la croix du Christ.

Ce chemin de croix va nous faire entrer dans l’intimité des souffrances de Jésus, et partager un peu celles des enfants. 

Dès le lever du soleil, la maman de François et Jacinthe allait les réveiller. Leurs yeux à peine ouverts, ils récitaient cette prière, si populaire jadis au Portugal :

« Béni et loué soit le Très Saint Sacrement de l'Eucharistie, Fruit béni et sacré de la Vierge très pure, Sainte Marie ! ».

Quelques semaines après la dernière apparition, Lucie demanda à son cousin :
— « Qu'est-ce qui te plaît le plus, consoler Notre-Seigneur ou convertir les pécheurs pour que les âmes n'aillent plus en enfer ? »
— « A choisir, j'aimerais mieux consoler Notre-Seigneur. N'as-tu pas remarqué comment la Sainte Vierge, encore le mois dernier, devint si triste lorsqu'elle demanda que l'on n'offense plus Notre-Seigneur qui est tant offensé ?

Prière à l’Esprit-Saint : Viens, Esprit créateur (Veni Creator) 

Viens, Esprit créateur,
Visite l’âme de Tes fidèles,
emplis de la grâce d’en-haut
les cœurs que Tu as créé.
Toi qu’on appelle Conseiller,
Don du Dieu Très Haut,
Source vive, Feu, Charité,
Invisible Consécration.
Tu es l’Esprit aux sept Dons,
Le doigt de la main du Père,
L’Esprit de Vérité promis par le Père,
C’est toi qui inspire nos paroles.

Allume en nous Ta flamme,
emplis d’Amour nos cœurs,
affermis toujours de ta force,
la faiblesse de nos corps,
Repousse l’Adversaire au loin,
donnes-nous Ta paix sans retard,
pour que sous Ta conduite et Ton conseil,
nous évitions tout mal et toute erreur.
Fais-nous connaître le Père,
révèle nous le Fils,
et Toi, leur commun Esprit,
fais nous toujours croire en Toi.

Gloire, soit à Dieu le Père,
au Fils ressuscité des morts,
et à l’Esprit Saint Consolateur
maintenant et toujours et dans tous les siècles.

Première station : Jésus est condamné à mort 

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

« Pilate, reprenant la parole, leur dit: Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs? Ils crièrent de nouveau: Crucifie-le! Pilate leur dit: Quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Crucifie-le! Pilate, voulant satisfaire la foule, leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié. »(Mc 15, 12-15).

François dit à Lucie : « Je voudrais aussi ensuite convertir les pécheurs pour que les âmes n'aillent pas en enfer. ».Dès lors, François se sentait poussé par la grâce et recherchait toujours la solitude pour prier et offrir ses sacrifices, lui qui savait qu'il aura beaucoup à souffrir pour réparer tant de péchés qui offensent Notre Seigneur.  Il était triste, non pas de souffrir pour le Bon Dieu, mais parce qu'il savait Notre Seigneur bien triste à cause des offenses des hommes. 

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Deuxième station : Le portement de Croix

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix ! 

« Alors Pilate livra Jésus pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l'emmenèrent. Jésus portait Lui-même sa croix. Ils vinrent au lieu-dit du crâne, ce qui se dit en hébreu Golgotha.» (Jn, 19, 16-17)

« Méprisé et abandonné des hommes ; homme de douleur et habitué à la souffrance ; semblable à celui dont on détourne le visage ; nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées. C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé. »(Isaïe 53, 3-4

La nouvelle au village de la première Apparition de Notre-Dame fut par la suite assez éprouvante pour François. A l'école, le maître et ses propres compagnons se plaisaient à se moquer de lui, d'autant plus, qu'absorbé certainement déjà par les pensées élevées que l'Ange lui avait inspirées, ne se souciait guère de l'instruction donnée en classe. François, toujours humble, baissait la tête, et, l'âme certainement unie à Dieu, écoutait, sans mot dire, les censures que lui infligeaient l'instituteur et ses camarades d'école.

Au moment de la récréation de midi, il prenait son repas, se joignait à quelques camarades plus tranquilles, jusqu'à ce que l'instituteur donnât le signal de rentrer à l'école. François se montrait toujours un bon compagnon de jeu.

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Troisième station : Jésus tombe pour la première fois

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

« Il m'a fermé toute issue, et je ne puis passer; Il a répandu des ténèbres sur mes sentiers. Il m'a dépouillé de ma gloire, Il a enlevé la couronne de ma tête. Il m'a brisé de toutes parts, et je m'en vais; Il a arraché mon espérance comme un arbre.  » (Job 1, 8-10)

Dans la deuxième quinzaine de Mai, la nouvelle de la première apparition de Notre-Dame s'étant répandue dans la paroisse, les choses s'aggravèrent quelque peu pour François à l'école. Car l'instituteur, bon professeur, mais mauvais éducateur — il n'avait pas la Foi et n'avait aucun respect pour les vérités chrétiennes et les choses de la Religion —, profitait du peu d'intérêt que montrait François dans les études, pour le traiter de "faux voyant". Il ne cessait de faire remarquer à tous les autres élèves ses défauts et ses négligences. Ce n'était pas seulement, pour voir si François, après avoir été humilié, se déciderait à faire des progrès et à mieux profiter des leçons ; c'était aussi pour les inviter à prendre partie avec lui contre l'humble petit voyant. Les enfants se sentant couverts par le jugement de l'instituteur, faisaient parfois « chorus » avec lui, pour humilier le pauvre François. Le pire est que ces humiliations, de la part de ses camarades, ne consistaient pas seulement en paroles. Quelquefois, le pauvre garçon était obligé de passer la récréation, appuyé à un mur, pour essayer de se défendre des mauvais traitements que des élèves plus robustes et plus hardis n'hésitaient pas à lui infliger, sans que le professeur intervienne pour le défendre.

Loin de se plaindre, toujours humble, doux et patient, il supportait tous les affronts sans rien dire, au point que ses parents n'en surent jamais rien.

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Quatrième station : Jésus rencontre Sa Mère

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

 « Les larmes coulent de mes yeux, nuit et jour, et elles ne s'arrêtent pas; Car la vierge, fille de mon peuple, a été frappée d'un grand coup, d'une plaie très douloureuse.» (Jérémie 14,17).

Pour François, mais aussi pour Jacinthe, les choses de ce monde n'existaient pas. Ils jugeaient tout d'après la perspective de l'éternité qu'ils attendaient avec impatience et il semble, qu'ils aient plongé leurs regards jusque dans l'au-delà qui approchait. C'est l'impression qui résulte très nettement des souvenirs conservés par des personnes qui furent les témoins de leurs derniers jours.

Un jour, deux dames s'entretenaient avec François, et l'interrogeaient au sujet de la carrière qu'il voudrait suivre quand il serait grand :
— Tu veux être charpentier ?, dit l'une d'elles ;
— Non, madame, répondait l'enfant.
— Tu veux être militaire ?, dit l'autre dame ;
— Non, madame.
— Tu ne désirerais pas être médecin ? ;
— Non plus.
— Moi je sais bien ce que tu voudrais être... Être prêtre ! Dire la Messe, confesser, prêcher... N'est-ce pas vrai ? ;
— Non madame, je ne veux pas être prêtre.
— Alors que veux-tu être ? ;
— Je ne veux rien !. Je veux mourir, et aller au Ciel !

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Cinquième station : Jésus est aidé par Simon de Cyrène

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

 « Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la porte derrière Jésus.» ( Lc 23,26).

 « Quand je dis : « Mon pied chancelle ton Amour, Eternel, me soutient. Sans l'excès des soucis qui m'envahissent, Tes consolations délectent mon âme. » (Ps 94)

Le désir du Ciel, la contemplation des choses divines, remplissaient le cœur du petit garçon. Ce désir d'aller au Ciel était surtout inspiré par la volonté de consoler Notre   Seigneur : « Jésus est si triste à cause de tant de péchés, et je veux le réconforter par la prière et la pénitence. Nous ne devons pas faire le moindre péché ! », disait-il.

En 1918, le petit François fut atteint d'une très forte grippe. C'est pendant cette ultime épreuve que la Vierge Immaculée apparut aux deux petits enfants pour leur renouveler Sa promesse du 13 juin 1917, de les emmener bientôt au ciel.

En janvier 1919, le petit garçon allait un peu mieux. Il put aller une dernière fois à la Cova da iria pour prier là où il avait vu la sainte Apparition ; mais, vers la mi-février, il rechuta. Cette fois, il ne se releva pas. Sa santé empirait de jour en jour. Une fièvre intense continue minait peu à peu son organisme.
Sur son lit de mort, il offrit souvent ses souffrances pour « consoler Nôtre-Seigneur et convertir les pécheurs ». « D'ici peu, disait-il, Jésus va venir me chercher pour aller au Ciel avec Lui, et alors je resterai toujours à le voir et à le consoler. Quel bonheur ! ».

Dans les derniers temps de sa maladie, cependant, François ne pouvait plus prier. Quelle tristesse pour lui ! Les jours qui précéderont son départ de ce monde, le soir arrivait sans qu'il eût pu dire son chapelet, même une seule fois. Et le petit revivait, avec regret, les longues heures passées dans la grotte du Cabeço, où, prosterné à terre, il répétait les paroles de l'Ange en compagnie de sa petite sœur, de Lucie et d'autres pieuses personnes.

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Sixième station : Véronique essuie le Visage de Jésus

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

Isaïe 53, 2-3 : « Comme un surgeon il a grandi devant lui, comme une racine en terre aride; sans beauté ni éclat pour attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits; objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n'en faisions aucun cas. »

Sa maman devinait l'amertume qui remplissait l'âme de son fils François, et cherchait à le consoler.

— « Oh, maman ! Disait-il, je n'ai plus la force de dire le chapelet, et les Ave Maria que je dis, je les dis avec tellement de vide ! »
— « Si tu ne peux réciter le chapelet avec les lèvres, lui disait sa mère, récite-le avec le cœur. Notre-Dame l'entend aussi bien ; elle en est aussi contente ! ».
Cependant, son état s'aggravait. Il n'arrivait plus à expectorer ; sa gorge s'embarrassait ; la fièvre montait ; il avait de la répugnance à prendre ce qu'on lui présentait ; la faiblesse,  l'épuisement augmentaient rapidement et laissaient prévoir un dénouement prochain. Il dit à son papa qu'il voulait recevoir "Notre Père du Ciel" avant de mourir. Mr Marto, dont le cœur se fendait de douleur, s'en alla au presbytère chercher le prêtre. Il accepta tout de suite d'aller apporter les derniers sacrements au petit berger.

Pour mieux préparer sa dernière confession, il demanda à Jacinthe et à Lucie de l'aider à se remémorer ses peccadilles.    « Ces péchés, je les ai confessés ; je les confesserai de nouveau. Qui sait si par mes péchés, je ne suis pas cause que Notre-Seigneur est si triste ? Même si je ne devais pas mourir, je ne les ferais plus. Maintenant, je suis bien repentant ».
Il reçut les derniers sacrements et Mr. le Curé lui dit qu'il reviendrait le lendemain matin lui apporter Notre Seigneur. L'aube du jeudi 3 avril se leva enfin. Lorsque le prêtre entra dans sa chambre pour lui apporter la sainte communion, il sollicita la faveur de ne pas rester couché ; il aurait au moins voulu s'asseoir sur son lit ; on ne le lui permit pas.
Après avoir reçu l'Hostie sur sa langue desséchée, François ferma les yeux et demeura longtemps immobile. On sentait qu'il n'appartenait plus à la Terre. Jacinthe lui dit tout  émue : « Dis à Notre Seigneur et à Notre-Dame que je suis contente. Dis-leur que je souffrirai tout ce qu’ils voudront pour convertir les pécheurs et réparer les péchés contre le Cœur Immaculé de Marie ».

Le soir, l'état de François s'aggrava brusquement. Il avait soif, mais ne pouvait déjà plus supporter les cuillères d'eau que sa maman lui offraient de temps en temps. Le lendemain, vendredi 4 avril, quand la nuit fut tout à fait tombée, après avoir vu une belle lumière près de la porte de sa chambre, son visage s'illumina d'une manière surprenante d'un sourire angélique. Sans aucune marque de souffrance, sans agonie, ni gémissement, il expira doucement à 22 heures et son âme s'envolait au Ciel.

Notre-Dame est venue chercher Francisco. Elle le lui avait promis le 13 mai, s’il priait beaucoup de chapelets. Il en priait neuf par jour et avait fait des sacrifices héroïques, pour éviter le péché. 

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Septième station : Jésus tombe pour la seconde fois

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix ! 

« Il a été maltraité et opprimé, et il n'a point ouvert la bouche. Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la bouche. » (Isaïe 53,7).

En décembre 1918, Lucie tomba gravement malade. Au cours de cette année-là, la très sainte Vierge apparut trois fois à la fillette, mais sans lui apporter de messages :
— La première fois, dans l'église de Fatima, durant la messe, le jour de l'Ascension ; Elle lui apprit à bien réciter le chapelet.
— La seconde fois, ce fut la nuit, à la porte de la cave, alors que la famille dormait.
— La troisième fois, dans la maison, au-dessus d'une table ; la Vierge était immobile et silencieuse. Jacinthe s'écria : « Oh, Maman !... Vous ne voyez pas là Notre-Dame de la Cova da Iria ? ».

Un jour, Jacinthe confia tout émue à sa cousine Lucie : « Notre-Dame est venue nous voir, et elle a dit qu'elle viendrait, dans très peu de temps, chercher François pour l'emmener au ciel. A moi, elle m'a demandé si je voulais encore convertir davantage de pécheurs. Je lui ai dit que oui.
Notre-Dame veut que j'aille dans deux hôpitaux ; mais pas pour guérir. Ce sera pour souffrir davantage, pour l'amour de Dieu, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des offenses commises contre le Cœur Immaculé de Marie. Elle m'a dit que ma mère m'y conduirait, et qu'ensuite je resterais là toute seule ; mais que je n'aie pas peur, car elle viendrait me chercher pour aller au Ciel. »

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Huitième station : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

« Il était suivi d'une grande multitude des gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles, et dit: “Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants.” » (Lc 23, 27-28).

Jacinthe dit : « L'enfer !... l'enfer !... Quelle peine me font les âmes qui y tombent !... nous prierons beaucoup et nous ferons des sacrifices pour que les pécheurs se convertissent. » ; et mi-tremblante s'agenouillait, joignait les mains et récitait les prières que Notre-Dame lui avait enseignées : « Oh mon Jésus ! pardonnez-nous nos péchés... etc. ». Jacinthe restait comme ça, très longtemps agenouillée, répétant la même prière pour convertir les pécheurs et ainsi sauver les âmes de l'enfer.

La maladie la faisait souffrir beaucoup. Après une broncho-pneumonie, se déclara une pleurésie purulente, qui lui causait de grandes souffrances. Elle s'efforçait toutefois de ne jamais se plaindre malgré les douleurs qu'elle supportait avec résignation, une joie même, qui surprenait d'autant plus qu'elle trouvait encore la force de se lever pour réciter la prière de l'Ange.
Quand sa mère se montrait triste de la voir souffrir, elle lui disait : « Ne vous faites pas de souci, mère, je vais au ciel, et là, je prierai beaucoup pour vous. Ne pleurez pas, je me sens bien. »

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Neuvième station : Jésus tombe pour la troisième fois

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

« Tu m'as mis au tréfonds de la fosse dans les ténèbres, dans les abîmes. Sur moi pèse Ta Colère. Tu déverses toutes Tes vagues, Eternel, Dieu de mon Salut. Lorsque je crie vers Toi la nuit, que jusqu'à Toi s'élève le cri de ma prière. Prête l'oreille à mes lamentations. » (Ps 87).

Jacinthe dit à Lucie : « Écoute, tu sais, Notre Seigneur est triste, parce que Notre-Dame nous a dit de ne plus l'offenser davantage, qu'Il était déjà trop offensé, mais on n'en fait aucun cas ; on continue à faire les mêmes péchés. » Elle lui énumérait alors toutes les occasions dont elle avait profité, le jour et la nuit précédente, pour réparer tant d'outrages faits à Dieu : « J'avais très soif, et je n'ai pas voulu boire. Je l'ai offert à Jésus pour les pécheurs. Cette nuit, je souffrais beaucoup, et j'ai voulu offrir à Notre Seigneur le sacrifice de ne pas me retourner dans mon lit. Aussi je n'ai pas dormi du tout... Et toi, Lucie, as-tu fait aujourd'hui quelque sacrifice ? »
Bien qu'elle ne pouvait plus rien avaler sans un certaine dégoût, elle prenait les aliments que sa mère lui présentait sans montrer la plus légère répugnance pour offrir ce sacrifice à Notre Seigneur. Elle confia à Lucie : « Je bois la tasse de lait que ma mère me donne ; si tu savais combien cela m'a coûté de la prendre ! mais je ne dis rien. Je prends tout par amour de Notre Seigneur et du Cœur Immaculé de Marie, notre "Maman du Ciel". »

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Dixième station : Le dépouillement de Jésus

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux: « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. » Cela arriva afin que s'accomplit cette parole de l'Écriture: Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. 

( Jn 19,23).

La santé de Jacinthe s'affaiblissait de jour en jour. La maladie minait son pauvre petit corps. Atteinte de tuberculose, il lui était tout à fait impossible de quitter son lit.

Lorsqu'elle eut appris, par Notre-Dame elle-même la visitant dans sa chambre d'Aljustrel, qu'elle irait à Lisbonne dans un hôpital pour y mourir seule, son cœur fut bouleversé par cette perspective de mourir loin de ses parents et de sa cousine bien-aimée. Un jour, Lucie la trouva, tenant une image de Notre-Dame, qu'elle embrassait en disant : « O ma "Maman du Ciel" ! Alors il me faut mourir toute seule ? » C'était là une épreuve bien amère que lui imposait la Vierge, et elle la suppliait presque d'écarter ce calice. Jésus Lui-même, avant sa Passion, disait : « Père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi ! » ; mais, elle acceptait de souffrir avec amour pour Jésus et Marie, ainsi que pour les pécheurs, en disant dans sa prière : « O mon Jésus ! ce sacrifice est si grand ! vous pouvez sauver beaucoup de pécheurs ! ».

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Onzième station : Jésus est cloué sur la Croix

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix ! 

« Ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas. Ils le crucifièrent, et se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait. C'était la troisième heure, quand ils le crucifièrent. L'inscription indiquant le sujet de sa condamnation portait ces mots: Le roi des Juifs. Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche. » ( Mc 15, 22-27).

Le 2 février, jour de la Présentation, Jacinthe vécut aussi son Golgotha, comme Jésus. Elle se retrouva vraiment seule et abandonnée de tous. Elle entra au Service n° 1 de l'hôpital Doña Estefania, où elle occupait le lit n° 38, et était traitée sous la direction du Dr. Castro-Freire, l'un des meilleurs médecins d'enfants du Portugal. Son papa, put venir voir une fois son enfant, mais ce fut une visite bien brève. Le pauvre homme devait revenir promptement à Fatima, où d'autres de ses enfants étaient au lit et réclamaient sa présence. Lucie, qui était venue lui rendre visite durant deux jours, confie : « Je la trouvai avec la même allégresse de souffrir pour l'amour de Dieu, pour l'amour du Cœur Immaculé de Marie, pour les pécheurs et pour le Saint Père. C'était là tout son idéal et les thèmes de ses conversations. » : « J'aime tant souffrir pour l'amour de Jésus et Marie et Eux Ils aiment tant tous ceux qui souffrent pour la conversion des pécheurs », disait Jacinthe, affirmant que Notre-Dame lui était apparue de nouveau et lui avait encore répété que « le péché qui mène le plus de monde en enfer est le péché de la chair ; qu'il faut s'éloigner du luxe ; qu'il ne faut pas s'obstiner dans le péché et qu'il faut faire pénitence ».

Le Cœur Immaculé de Marie ! C'était la passion de Jacinthe ! 

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie… 

Douzième station : La Mort de Jésus

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

Le voile du Sanctuaire se déchira par le milieu et jetant un grand cri, Jésus dit: «Père ! entre tes mains je remets mon esprit. Ayant dit cela, il expira.» (Lc 23,46).

« Les soldats vinrent... et l'un de sa lance Lui perça le côté, il en sortit du Sang et de l'Eau. (Jn 19,30) 

Le diagnostic du chirurgien révéla une pleurésie purulente de la grande cavité gauche, avec fistule, et ostéite des septième et huitième côtes du même côté. Ce jour-là, la maman de Jacinthe reçut des nouvelles de leur village  d'Aljustrel : elle devait absolument rentrer chez elle car d'autres enfants de la famille étaient malades et avaient besoin de sa présence.
L'opération chirurgicale ayant été retardée de quelques jours, elle décida de prendre le train pour Fatima, le 5 février. Ce fut un grand déchirement pour elle comme pour sa petite fille qui tout au long de sa maladie, ne cessa de souffrir héroïquement pour la conversion des pécheurs. Sur son lit d'hôpital, on l'entendra dire : « Il se commet beaucoup et de trop grands péchés dans le monde. Si les hommes savaient ce que c'est que l'éternité, ils feraient tout pour changer de vie... Les hommes se perdent parce qu'ils ne pensent pas assez à la mort de Notre-Seigneur et qu'ils ne font pas pénitence ».

Le 10 février, Jacinthe fut opérée par le docteur Castro-Freire. A cette époque, les anesthésies étaient très imparfaites, ce qui causait beaucoup de souffrance aux malades. Le chirurgien lui ouvrit une fissure pour le drainage du pus et on lui retira deux côtes du côté gauche. Jacinthe souffrait beaucoup, et la douleur se ravivait chaque fois qu'il fallait panser la plaie large comme la main. Cependant son seul gémissement était : « Aïe ! Aïe !... O Notre-Dame !» Elle ajoutait : « Patience ! nous devons tous souffrir pour aller au Ciel ! ». Personne ne l'entendait se plaindre. Elle disait plus que jamais à Jésus, dans un héroïsme tranquille : « Maintenant Vous pouvez convertir beaucoup de pécheurs, parce que je souffre beaucoup ! ».

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Treizième station : Jésus est descendu de la Croix

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix !

 « Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin; qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée, pour le servir. Le soir étant venu, arriva un homme riche d'Arimathie, nommé Joseph, lequel était aussi disciple de Jésus. Il se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna de le remettre. Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc. » ( Mt 27,55-59).

Le 20 février 1920, vers 18 heures, la petite malade dit qu'elle se sentait mal et qu'elle désirait recevoir les derniers sacrements. On appela donc le curé de la paroisse des Anges, M. l'abbé Pereira dos Reis, qui l'entendit en confession vers 20 heures. La voyant apparemment bien, il ne voulut pas lui donner les derniers sacrements et lui promit seulement de lui apporter Notre Seigneur le jour suivant. De nouveau la petite insista pour recevoir la communion disant qu'elle allait bientôt mourir. De fait, vers 22h30, la petite Jacinthe s'éteignit tranquillement, toute seule, en odeur de sainteté, mais sans avoir pu communier, à l'hôpital Doña Estefânia. Seule une jeune infirmière, Aurora Gomes, assista à son décès.


Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…


Quatorzième station : Le Corps de Jésus est mis au Tombeau

Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons !

Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix ! 

« Dans la Paix, je me couche et je dors, car Tu me donnes d'habiter, seul, dans la confiance. Tu ne peux laisser Ton ami voir la corruption. » (Ps 4 ; 15).

Lucie eut, elle aussi, à vivre de nombreuses souffrances. La première fut de savoir de la bouche même de Marie qu’elle resterait seule sur la terre, puisque La Vierge allait emmener François et Jacinthe avec elle. Avec tristesse, la petite Lucie dit :

- Je vais rester toute seule ici ?

- Non, ma fille. Tu souffres beaucoup ? Ne te décourage pas. Je ne t'abandonnerai jamais ! Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu'à Dieu.

« Il ne s'en faut plus beaucoup pour que j'aille au Ciel, confiait Jacinthe à Lucie en 1920. Toi, tu resteras ici pour dire que Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie... Quand tu auras à le dire, ne te cache pas !... Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; qu'il faut les lui demander à Elle ; que le Cœur de Jésus veut qu'on vénère, à côté de lui, le Cœur Immaculé de MarieQue l'on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie, parce que Dieu la lui a confiée à Elle !

Le 13 juin 1929 à Tuy, La Vierge Marie dit à Lucie : « Elles sont si nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie. »

Jusqu’en 2005, c’est ce que fit Lucie. Elle mourut un 13 février, cinq semaines avant l e départ pour le ciel du pape Jean Paul II († 2 avril 2005). Celui qu’on a appelé « le pape de Fatima ».

Prends pitié de nous, Seigneur (bis).

Notre Père…. Gloire au Père…

O Sainte Mère des Douleurs, gravez au fond de notre cœur, les souffrances du Sauveur.

Je Vous salue Marie…

Quinzième station : Jésus est ressuscité des morts :

Mt 11, 25-26 : « Jésus prit la parole et dit : " Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. »

Bénissons avec Jésus, le Père Eternel pour ces trois petits enfants qui ont offerts tant de prières et de sacrifices pour notre conversion, pour consoler les deux Cœurs Unis de Jésus et de Marie. Prenons-les comme modèle et faisons nôtre les prières qui viennent du ciel :

  • Prière de l’ange de la paix :

Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime.

Je Vous demande pardon, pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, et qui ne Vous aiment pas.

  • Prière de l’ange de l’Eucharistie :

Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre le très précieux Corps, Sang, Ame et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est Lui-même offensé.

Par les mérites infinis de Son Très Saint-Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.

 Demande de l’ange du Portugal :

« De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs.

De cette manière, vous attirerez la paix sur votre patrie. Je suis son Ange Gardien, l'Ange du Portugal.

Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra. » 

Demandons la grâce d’avoir le même amour qu’exprimait Jacinthe :
Ah ! Si je pouvais mettre dans le cœur de tout le monde le feu que j'ai là dans la poitrine, qui me brûle, et me fait tant aimer le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie ! » 

« J'aime tant le Cœur Immaculé de Marie, c'est le Cœur de Notre petite Maman du ciel. N'aimes-tu pas répéter souvent ? "Doux Cœur de Marie, Cœur Immaculé de Marie". J'aime tellement cela… ».

Demandons surtout à Notre-Dame du Rosaire à Fatima de faire ce qu’elle nous demande de faire. De nos prières et de nos sacrifices dépend la paix du monde : « Si vous faites ce que je vous dis, on aura la paix ! »