Homélie pour le 17e dimanche du temps ordinaire B, 28/07/24
Les lectures de ce jour nous présentent un Dieu de vie qui rassasie les affamés, guérit les malades, libère les prisonniers et invite à l’unité et à la paix dans une même espérance. En échange, il n’attend de nous qu’un peu de coopération de notre bonne volonté : 5 pains d’orge et 2 poissons. Nous voyons dans l’Evangile les foules se rassembler auprès de lui dans un vrai esprit de joie et de fraternité. Ces lectures auraient dû nous conduire simplement à recevoir cette bonne nouvelle du Royaume d’un cœur paisible ouvert à la vie bienheureuse que Dieu nous a acquise par le sacrifice de son fils.
Mais en face de cette proposition de vie nous avons assisté vendredi soir lors de l’ouverture des JO à une apologie de la culture de mort. J’entends encore trop de chrétiens qui ne voient dans ce spectacle que la prouesse technique, la magnificence des paillettes, les bons sentiments de l’inclusion universelle et l’appel à la paix et à la liberté pour tous; mais derrière cet enrobage séduisant bien peu perçoivent le mal qui s’immisce et diffuse un poison mortel pour des consciences déjà bien anesthésiées par le consumérisme et la fabrique de l’opinion du prêt à penser politiquement correct diffusé par les médias.
Certains relèvent parfois timidement quelques scènes de mauvais goût et des notes de vulgarité mais ce n’est que superficiel. Nos évêques déplorent des scènes de dérisions et de moquerie du christianisme qui ont pu blesser par leur outrance. Certes, il y a bien un outrage inadmissible contre une communauté de croyants, en violation des principes constitutionnels de notre pays qui respecte toutes les croyances (article 1). Mais ce n’est là qu’une posture politique bien en deçà de ce que l’on peut attendre des pasteurs spirituels. Les blessures et les moqueries, le Christ les a subies aussi. En tant que membres du corps du Christ, nous ne devons pas nous étonner d’en souffrir à la suite de notre Seigneur. Là n’est pas le problème, en tous cas pas le seul posé par cet évènement, ce n’est que l’arbre qui cache la forêt.
Car en revanche, ne pas voir le mal, et ne pas le dénoncer, c’est en devenir complice. Cela nous ne pouvons l’admettre. Peut-être nous faut-il quelques clés de décodage pour comprendre plus en profondeur l’œuvre de déconstruction subliminale autrement plus grave que nos sensibilités heurtés par ce qui a honteusement été imposé à des milliards de personnes dans le monde entier :
Des têtes coupées, un feu d’artifice qui simule une explosion de sang, un concert de Death Metal hyper-violent pour faire l’apologie de la Terreur, est-ce là tout ce qu’on retient de la Révolution Française ? Est-ce là notre titre de Gloire à la face du monde ? Est-ce la conception française de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ? Est-ce ainsi que nous entendons fonder la paix et l’unité ?
Un taureau doré sur un podium... on peut n’y voir que l’intégration fortuite d’une ancienne statue dans un décor, mais pourquoi? Quel est le message ? Quel est le rapport avec les JO ? Un hasard peut-être mais il faudrait avoir l’esprit bien mal tourné sans doute, pour y voir une allusion au veau d’or symbole de l’Idôlatrie.
Un cavalier fantomatique masqué, sur un cheval d’argent dans la nuit sombre... «une allégorie de la déesse Seine qui traverse Paris » dit-on, vraiment ? curieuse coïncidence alors avec Ap 6,8 : «voici un cheval blême ; celui qui le montait se nomme la Mort, et le séjour des morts l’accompagnait. Et il leur fut donné pouvoir sur un quart de la terre pour tuer par le glaive, par la famine et par la peste, et par les fauves de la terre ».
On serait passé outre ces détails sans doute, s’il n’y avait eu cette parodie provoquante de la sainte Cène où des travestis aux poses lascives entourent un Dyonisos dénudé en guise de repas, un trouple qui s’enlace de manière suggestive, des danseurs qui rampent dans des attitudes bestiales. C’est l’éloge explicite de la débauche et de la perversion des unions contre nature pour promouvoir l’idéologie LGBTQ, une dérision scandaleuse et subversive du Christ
qui a donné sa vie précisément pour nous libérer de ces dépravations décadentes qui causent la ruine de l’âme. Ils voulaient casser les codes disent-ils, c’est réussi mais les codes sont précisément ce qui nous unit. Ils voulaient faire bouger les lignes, mais dans quel sens, pour quel bien ? Cela élève-t-il ? Je ne parle même pas des 112 millions d’Euros volés aux pauvres et sacrifiés à Mamon pour satisfaire les fantasmes de quelques jetsetteurs.
Ne nous y trompons pas, celui qui divise (Ap12,9), blasphème(Ap13,5-6), le faux prophète (Mt 7,15; 24,11) qui flatte et trompe par des illusions et des prodiges de la technique(Ap13,13), celui qui nie la divinité du Christ (1Jn2, 22-23) et le caricature (Ap13,3), l’homme sans loi (2Th 2,3-12) qui prétend changer les temps et les lois (Dn7,25) comme l’enseigne l’Ecriture, c’est lui l’antichrist à la solde du diable pour égarer bien des gens (Mt 24). Voilà les signes des temps que le Christ nous demande de savoir lire (Mt 24,32-35 ; Lc 12,56) pour discerner entre le bien et le mal, pour choisir la vie plutôt que la mort. Alors ne nous laissons pas abuser, ouvrons les yeux sur cet esprit du monde qui se révèle là de manièreexplicite incontestable. Ne restons pas inertes et indifférents. Je vous demande d’écrire à nos évêques et nos élus pour demander une condamnation ferme de cette culture de mort et exiger réparation du sacrilège commis. Ce sera nos 5 pains d’orge et nos 2 poissons pour coopérer à l’œuvre de Dieu pour la vie du monde.
Rappelons-nous l’adresse de Dieu à l’Église de Laodicée : Je vomis les tièdes (Ap 3,15) et de Jésus à ses disciples : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non, tout le reste vient du mauvais » (Mt5,37) car si nous nous taisons les pierres crieront (Lc 19,40) et elles crient déjà. Relisons Mt 24-25, 2Th2, 1Jn et tant d’autres textes qui nous révèlent ce qui caractérise le combat ultime dans lequel nous sommes engagés car aujourd’hui, nous devons choisir entre le camps des saints que les armées de Satan assaillent (Ap20,9) ou celui de la prostituée fameuse Babylone la grande (Ap 17) qui sème la confusion selon l’étymologie hébraïque de son nom.
Ne cédons ni à la tristesse qui renferme ni à la violence d’une légitime colère, mais réagissons avec la force de la vérité, du bien, du beau qui seuls peuvent rassembler les hommes dans le Christ. « Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres » (Eph6,12). Je vous exhorte ainsi comme Paul à vous conduire d’une manière digne de votre vocation, dans la patience et la douceur de la prière autant que dans la fermeté à dénoncer le mal, dans cette espérance que nous donne l’Agneau de Dieu : « gardez courage, j’ai vaincu le monde » (Jn16,33). C’est lui que nous nous préparons maintenant à recevoir pour demeurer et lui et lui en nous, inébranlables dans la Foi. Amen.
P. Charles Bonin
TVA Intracommunautaire FR 12 387 907 850 - Siret 387 907 850 0001 - Code activité 9499Z - Agrément Tourisme Atout France IM053110002 - RC Générali AM 725950