Le Christ Pantocrator

« Il est l’image du Dieu invisible »

Le Christ Pantocrator de Cefalù est le plus beau et le plus émouvant de tous ceux des mosaïques siciliennes (la chapelle Palatine de Palerme en compte quatre, et l’abside de la cathédrale de Monreale est ornée d’une mosaïque sur le même sujet).

Il ne porte pas l’habituelle tunique rouge exprimant sa divinité, mais une tunique d’or («vêtement de lumière») symbolisant la divinité révélé (comme à la Transfiguration) et l’éternité. Le manteau bleu exprime son incarnation : Dieu s’est fait homme.

A cette époque, on représentait le Pantocrator sous un aspect sévère et terrible. En Russie, cette icône s’appelle même «le Sauveur au regard courroucé». Ici, au contraire, son regard est majestueux, mais pénétrant. Il est le Roi du monde, mais aussi le Miséricordieux, l’infiniment bon, celui qui est mort pour nous sauver. L’artiste a réussi à représenter la divinité et l’humanité du Christ, ce qui est le plus difficile en art.

Au-dessous, deux registres complètent l’abside : la Vierge orante entourée de quatre archanges (dont Uriel), dominant les douze apôtres. La Mère de Dieu est l’intermédiaire entre son Fils et les hommes, et la cour céleste adore le Créateur et Rédempteur de l’univers.

Ce Christ pantocrator de Cefalu a été choisi par Benoît XVI comme symbole pour l'Année de la foi 2012-2013.