Douze tableaux accrochés aux murs intérieurs de la basilique résument « l'histoire » du Laus :
Née le 16 septembre 1687, de parents paysans, Benoite perd son père à l'âge de 7 ans. C'est alors la misère au foyer de la veuve Rencurel, restée seule avec trois filles. Pour assurer au moins la nourriture à Benoîte, sa mère la place comme bergère: elle n'a pas 12 ans. Tout en gardant les moutons, Benoîte aime à dire son chapelet. Déjà, elle prend l'Evangile au sérieux : âgée à peine de 13-14 ans, alors que la misère règne dans le village par suite de mauvaises récoltes, elle est capable de se priver de nourriture pour donner son pain aux enfants qui ont faim.
De grossiers charretiers veulent abuser de la jeunesse de Benoîte. Plutôt que de se laisser approcher, elle fuit, apeurée, et s'engage dans le marécage Mais, elle ne s'enfonce pas, alors que les hommes, eux, ne peuvent avancer. Marie protège celle qu'elle va choisir pour une grande œuvre.
Ce fut au « Vallon des Fours », près du village de St Etienne, pendant l'été 1664; Benoîte va avoir 17 ans. Une dame inconnue lui apparaît. Il semble que Marie ait d'abord voulu, avec elle, « créer des liens », sans dire qui elle est. Benoîte se sent très attirée et désire beaucoup la rencontrer. Chaque jour elle va au Vallon des Fours. Marie cherche à améliorer la vie morale de Benoîte. Ainsi, une fois, voulant lui apprendre la générosité, elle lui demande sa chèvre mais Benoîte y est trop attachée. Malgré son attrait pour La Dame, elle la lui refuse. Elle n'est pas encore prête à tout donner.
La Dame inconnue a révélé son nom à Benoîte lors de la dernière apparition du Vallon des Fours « Je suis Dame Marie » lui a-t-elle dit. Maintenant, Benoîte a pour elle une grande affection et lui parle avec simplicité. Marie peut alors se montrer dans sa gloire, toute éclatante de Lumière, sans effaroucher la jeune bergère. Dans cette apparition, à peine celle-ci peut-elle distinguer son visage tellement il est lumineux. Marie lui dit : « Si vous voulez me voir, allez au Laus. Vous m'y verrez dans une chapelle d'où se dégageront de bonnes odeurs ». Marie l'appelle respectant sa liberté. Maintenant tout dépend de Benoîte et de sa réponse.
Le lendemain de l'apparition de Pindrau, Benoîte vient au Laus. Sur l'autel poussiéreux de la petite chapelle de « Bon Rencontre », elle revoit « Dame Marie ». Elle lui offre son tablier comme un tapis pour la préserver de la poussière. Marie peut compter sur Benoîte. Elle commence à lui révéler ce qu'elle veut faire au Laus. Une de ses paroles est inscrite au-dessus des tableaux « J'ai demandé le Laus à mon Fils, et Il me l'a accordé ». Elle veut aider les hommes à reconnaître l'Amour que Dieu leur porte. Benoîte viendra ici très souvent pendant cet hiver 1664-1665 ; Marie poursuivra son éducation, et lui demandera de prier pour ceux qui agissent mal : qu'ils se tournent vers le Christ Jésus.
Dans toute la région, on parle des visions de Benoîte. Au printemps 1665, les pèlerins viennent nombreux. Les écrits de l'époque attestent que plus de 50 guérisons de malades ou d'infirmes ont eu lieu en quelques mois ! Plusieurs guérisons furent obtenues par une prière faite avec foi, accompagnée d'une onction d'huile de la lampe du Sanctuaire.
Après avoir demandé à Benoîte de prier pour les pécheurs, Marie lui demande de leur parler pour les aider à s'ouvrir au pardon de Dieu. Ainsi le projet de Marie se réalise Beaucoup d'hommes et de femmes changent leur cœur, retrouvent l'amitié de Dieu par le sacrement de Réconciliation (confession). Une parole de Marie se lit au-dessus de ce tableau. Elle l'a dite à Benoîte dès le début de leurs rencontres « Je veux faire bâtir ici une église où beaucoup de convertiront ».
Au cours d'une vision, deux saintes proposent à Benoîte - de la part de Marie - le choix entre deux couronnes : l'une, de roses - symbole de vie facile et recherche de sa tranquillité et de son propre bonheur - l'autre, d'épines - symbole du renoncement à soi, des difficultés et des souffrances rencontrées quand on veut servir Dieu et les autres selon l'enseignement du Christ. Benoîte s'est déjà engagée dans cette seconde voie; elle peut, en connaissance de cause, prendre la couronne d'épines offerte par sainte Catherine de Sienne.
Priant devant la « croix d'Avançon », Benoîte y voit le Christ crucifié. Son amour pour lui augmente et approfondit son désir d'être unie à Lui jusque dans la souffrance pour sauver les pécheurs. De ce jour, chaque semaine pendant neuf ans, du jeudi soir au samedi matin, elle participera dans une extase douloureuse à la Passion du Christ.
Benoîte connaît une épreuve bien pénible qui dure 19 ans. Elle a 46 ans quand meurent les deux prêtres avec qui elle travaillait depuis les premières années du pèlerinage. Ceux qui les remplacent ne croient pas que la Vierge Marie lui ait confié une mission. Aussi, ils lui interdisent de parler aux pèlerins, lui refusent la communion, la critiquent en public et menacent de la faire enfermer. En même temps, elle subit de très dures épreuves. Elle est dans une grande détresse intérieure. Les anges la font alors communier. Fortifiée par ce Pain où Jésus se donne en nourriture, Benoîte accomplit fidèlement sa mission pendant cette dure et longue période.
A Benoîte qui est associée si courageusement et par amour à la Passion du Christ, pour le salut du monde, il est donné parfois d'avoir une meilleure expérience des choses de Dieu. C'est ainsi qu'en l'année 1698, au soir du 15 Août, elle a une vision du Ciel ; non pas qu'elle y ait pénétré avec son corps, mais il lui est donné une profonde connaissance des saints pleinement vivants dans la Vie et dans la Joie de Dieu sous la conduite de Marie. Une telle connaissance captive son esprit et ses sens ; elle n'a plus contact avec le monde qui l'entoure: elle est en extase. Cette connaissance, donnée directement à son intelligence, retentit dans son imagination. De celle-ci surgissent des images correspondant à ce qu'elle est en train de comprendre. Ce qu'elle connaît alors va bien plus loin que ces pauvres images qui ont été enregistrées au cours de sa vie et qui émergent à ce moment. Elle ne pourra pas exprimer avec des mots ces réalités célestes : la valeur de cette vision réside dans la connaissance des choses de Dieu et non dans les clichés qu'elle peut communiquer. De telles expériences donnent à Benoîte force morale, joie et certitude.
Usée par la lutte contre l'esprit du Mal et par une disponibilité totale au service des pèlerins, Benoîte ne peut supporter la foule qui veut toujours la voir, lui parler, la toucher. Alors elle participe à la messe depuis l'oratoire du 1er étage, en ouvrant la fenêtre que l'on peut apercevoir du côté gauche du Chœur, au-dessus de la porte de la sacristie. Elle meurt le 28 décembre, le jour de la fête des Saints Innocents, 1718, dans sa 72ème année. Elle quitte cette terre en pleine lucidité, son visage s'éclairant de joie au dernier moment. Son corps fut transporté dans la Basilique. Beaucoup vinrent la voir une dernière fois, et lui demander encore son aide. Cette prière continue aujourd'hui de la part de nombreux pèlerins.
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