Des milliers de jeunes du monde entier et de toutes sortes de dénominations religieuses visitent Taizé depuis plusieurs décennies. Taizé leur offre l'hospitalité et ils peuvent s'intégrer à des groupes de réflexion, d'étude biblique et de prière commune.
L'église de la Réconciliation a été bâtie en 1962 à l'initiative d'une organisation allemande souhaitant faire un geste symbolique de réconciliation franco-allemande.
Des pèlerins du monde entier, affluent vers cette colline de Bourgogne dès les années 1960 et plus encore 1970.
Au fil des ans, des jeunes de plus en plus nombreux sont venus à Taizé, de tous les continents, pour des semaines de rencontres. Des sœurs de Saint-André, communauté catholique internationale fondée il y a plus de sept siècles, des sœurs ursulines polonaises et des sœurs de saint Vincent de Paul assument une part des tâches de l’accueil des jeunes.
A Taizé, se rendent également des responsables d’Église, et la communauté a ainsi accueilli le pape Jean-Paul II, quatre archevêques de Canterbury, des métropolites orthodoxes, les quatorze évêques luthériens de Suède et de nombreux pasteurs du monde entier.
A partir de 1962, des frères et des jeunes, envoyés par Taizé, ne cessèrent d’aller et venir dans les pays d’Europe de l’Est, dans la plus grande discrétion, pour visiter celles et ceux qui étaient cantonnés à l’intérieur de leurs frontières.
Annoncé avec l’approbation de Paul VI, le « concile des jeunes » attire quarante mille d’entre eux en août 1974. Il deviendra par la suite « pèlerinage de confiance sur la terre ». La communauté devient même une « pépinière de leaders de l’après-communisme ».
Son succès ne manque pas, bien sûr, de susciter quelques questions… « Si vous avez la clé pour comprendre les jeunes, Frère Roger, donnez-la moi ! », lançait Paul VI en 1972. En 1996, ce sont les évêques de France qui invitent Frère Emile à leur assemblée consacrée à la pastorale des jeunes.
« Nous n’avons pas de secret », répondent inlassablement les frères. Seulement, attirés par la beauté des chants et le recueillement des célébrations, les jeunes se sentent chez eux « accueillis, écoutés ». Faut-il le regretter et, comme la sociologue Danièle Hervieu-Léger, opposer « une religiosité pèlerine » à une pratique territoriale, au sein de la paroisse ? Ou insister plutôt sur les passages de l’un à l’autre, les pèlerins devenant pratiquants, et les pratiquants se faisant pèlerins ?
Le succès persistant de Taizé résulte en somme moins d’un projet éducatif élaboré que de la souplesse d’une proposition, de la liberté d’un lieu qui a su conserver le même ancrage spirituel.
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