PREMIÈRE DÉCOUVERTE
Un après-midi du mois de décembre 1999 où je furetais dans une librairie, j'ai alors vu une image représentant une jeune indienne américaine. J'ai été immédiatement attiré par cette image. Je me suis alors souvenu que,quelques années auparavant, j'avais découvert que j'étais un descendant d'une dame algonquine nommée Mite8ame8k8e qui s'était mariée à un Français nommé Pierre Couc à Trois-Rivières, en Nouvelle-France, en 1657 et qui était devenue mon ancêtre à la 8e génération.
Calmement, je me suis dirigé vers ce comptoir de cartes pour regarder plus attentivement la photo de cette jeune indienne. Cette jeune "Native Américaine" était revêtue d'une longue jupe et d'une chasuble faites de peau de daim , ses épaules étaient recouvertes d'une couverture bleue. Elle était placée devant une croix dans une attitude de prière.
Kateri, amour de la croix de Jésus, prie pour nous.
Je n'avais jamais vu une telle image auparavant; une sainte chez les Premières Nations?… Mon cœur était rempli de joie lorsque j'ai pris respectueusement cette image entre mes mains et que j'ai commencé à lire la prière à l'endos …
"O Dieu, qui, parmi les multiples merveilles de ta grâce dans le Nouveau Monde, as fait fleurir sur les rives de la Mohawk et du Saint-Laurent, le pur et tendre lys, Kateri Tekakwitha, daigne nous accorder la grâce que nous te demandons par son intercession, afin que cette petite amante de Jésus et de sa croix soit élevée au rang des saints par notre Mère la Sainte Église et nous attire plus vivement à l'imitation de son innocence et de sa foi. Par le même Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Amen."
J'ai demandé aux gens qui étaient avec moi s'ils avaient déjà entendu de cette sainte personne. Ma sœur m'a alors dit qu'elle se souvenait que les religieuses leur avaient raconté l'histoire de Kateri lors des cours de religion à l'école paroissiale. Pour ma part, je ne me souvenais pas d'avoir entendu parler de Kateri Tekakwita avant ce jour
Kateri, lys de pureté, prie pour nous.
Cette découverte ainsi que certains autres événements survenus plus tard à Caughnawaga, dont je vous parlerai plus loin, furent pour moi le début d'un renouveau spirituel et d'une belle aventure qui se continuera tout au long de ma vie. J'ai parcouru les bibliothèques et les librairies jusqu'à ce que je trouve enfin une courte biographie de Kateri. Ce livre fut le premier de plusieurs ouvrages que j'ai lus sur cette vierge des Mohawks/Algonquins. A la suite de ces lectures, j'ai décidé d'aller visiter trois endroits où elle avait vécu et qui faisaient partie de sa vie et de son histoire. Avec mon épouse, ma sœur et son mari, j'ai planifié un pèlerinage en juillet 2000 dans ces trois endroits - deux étaient situés dans l'état de New-York, Auriesville et Fonda, et le troisième au Québec, à la Mission de Saint-François-Xavier à Kahnawaké sur la réserve des Mohawks. Je relaterai aux lecteurs ce que j'y ai découvert sur sa vie et vous donnerai mes impressions et réactions lors de la visite de ces endroits où Kateri a vécu, prié et où enfin elle fut enterrée.
OSSERNENON
J'ai appris que 10 ans avant la naissance de Kateri en 1656 dans le village Mohawk de Ossernenon (aujourd'hui, Auriesville), sur les rives de la rivière Mohawk, le Père Isaac Jogues, jésuite français avait fondé la mission Sainte-Trinité. C'est à cet endroit que René Goupil (1642), Isaac Jogues (1646) et Jean Lalande(1646) furent martyrisés et donnèrent leur vie pour leur foi.
Le père de Kateri était un Mohawk, un Agnier, chef du Clan des Tortues, qui, quatre années auparavant avait dirigé une attaque sur la ville de Trois-Rivières, au village Algonquin de Sachem Pachirini dans la province de Québec, en Nouvelle-France.
"Catherine Tegakoüita si célèbre aujourd'hui dans la nouvelle France par les merveilles extraordinaires que Dieu a opérées et continue d'opérer de tous côtés par son intercession, naquit aux Irokois, l'an mil six cents cinquante six dans un village des Agniers nommé Gahnaouagé, sa mère qui était Algonquine de nation, avait été baptisée et élevée parmi les Français, dans la ville des Trois-Rivières; elly fut prise par les Irokois qui nous faisaient alors la guerre, et qui l'emmenèrent esclave dans leur pays; elle y eut la vie, et peu de temps après elle fut mariée à un sauvage de la même nation dont elle eut deux enfants, un garçon et une fille qui est notre Catherine."
La vie de Catherine Tegakoüita, Première Vierge Irokoise, par le Père Pierre Cholenec, S.J, son conseiller spirituel, p.1, Permission donnée par William Lonc, S.J., dans un couriel 4/20/02.
L'attaque avait pour but de capturer des enfants algonquins et français aussi bien que de jeunes femmes algonquines parmi lesquelles il y avait probablement Wahwahkesona (Fleur-de-la-Prairie. Kahontake. Cette jeune Algonquine aussi nommé parfois Kahontake ou Kahenta, devint par la suite la femme du Chef et ainsi la mère de Kateri que les premiers historiens désignaient du nom de Tegakoüita. L'histoire ne parle pas tellement des premières années de vie de Kateri sauf à partir de l'an 1660 où une épidémie de petite vérole dévasta le village de Ossernenon, causant la mort de plusieurs villageois et parmi ceux-ci, le Chef, sa femme et leur petit garçon encore bébé. Les quatre premières années de cette petite fille Mohawk marquée par la petite vérole, lui avait laissé des séquelles aux yeux ainsi que des marques sur le visage. Elle fut adoptée par son oncle paternel et sa tante qui hérita du titre et des devoirs du Chef du Clan des Tortues.
La première fois que j'ai mis les pieds à Auriesville, j'ai immédiatement pu voir dans mon imagination, ma cousine Kateri à l'âge de 4 ans qui se promenait à l'intérieur du "longhouse" du Clan des Tortues. Je la voyais travailler près de sa mère. Je voyais "ma petite cousine" prendre soin de son jeune frère pendant que sa mère travaillait dans la forêt et dans les champs. La vue de la vallée et de la rivière Mohawk du haut de la colline me permettait d'imaginer, moi, au 20e siècle, ce qu'une petite fille Mohawk pouvait voir au 17e siècle. Elle devait observer et se reculer des adultes qui utilisaient la colline pour faire passer leurs ennemis par les baguettes.
Kateri, consolatrice du Cœur de Jésus, prie pour nous.
Dès son jeune âge, Kateri éprouvait de la compassion pour les âmes en peine. L'Esprit-Saint était déjà présent en elle. Dieu la voulait pour lui. Elle était destinée par le Créateur à devenir l'une de ses Saintes et un modèle pour son peuple.
Kateri, exemple de toutes les vertus pour ton peuple, prie pour nous.
A ce moment-ci, je voudrais clarifier pour les lecteurs, une phrase que j'ai utilisée : "ma petite-cousine, ma cousine éloignée". Ma passion pour la généalogie m'a amené à rechercher et vérifier beaucoup de détails sur mes ancêtres et sur mes origines aussi bien au Québec qu'en Nouvelle-France. J'ai découvert il y a environ 4 ans que j'avais deux ancêtres "natives américaines"; une Micmac et l'autre Algonquine. Cette ancêtre algonquine avait un lien avec Kahontake. Ces deux femmes algonquines faisaient partie de la tribu Weskarini dirigée par Sachem Charles Pachirini. Les Algonquins venaient pour la plupart de l'Ontario et plus précisément de la région de Michillimakinac, (Maginaw City, Michigan). Les Algonguins furent chassées vers le Nord par d'autres tribus; le groupe se divisa en deux. L'un d'eux se dirigea vers Rapid Lake au nord d'Ottawa tandis que l'autre groupe se dirigea vers une île nommée aujourd'hui, Montréal. La tribu des Weskarini ayant à sa tête Sachem Pachirini, devint catholique, les membres ayant été baptisés durant les années 1643 et 1650 par les Pères Jésuites de Montréal. La tribu continua ensuite son voyage et érigea ses wigwams près du fort de Trois-Rivières. C'était pour eux, une façon de protéger leur foi et leur religion et de se protéger aussi des attaques de leurs ennemis. Comme je le disais précédemment, Kahontake fut adoptée par des Iroquois Mohawks et amenée à Ossernenon pour devenir la femme du Chef et plus tard la mère d'une jeune Mohawk/Algonquine nommée Tekakwitha s'est mariée en secondes noces à Pierre Couc, un soldat français/cultivateur après que son premier mari, un Algonquin nommé Assababich fut tué; leurs deux enfants furent enlevés lors de cette même attaque en 1652.
C'est ainsi qu'il y a douze générations, Pierre et Marie devinrent mes huitièmes arrières-grands-parents et ceci, depuis leur mariage à Trois-Rivières en 1657. C'est pourquoi, je peux appeler Tekakwitha "ma petite-cousine, ma cousine éloignée". Je sens sa présence et son aide dans ma vie. Mon histoire est un hommage à ma Cousine.
Kateri, qui entrainas à ta suite plusieurs Indiens vers la véritable foi, grâce à ton amour de Marie, prie pour nous.
En plus de la présence de Tekakwitha à Ossernenon - Auriesville, le martyr de René Goupil, Isaac Jogues et Jean Lalande en ces lieux, ont marqué l'histoire de cet endroit. Ces trois missionnaires ont bravement donné leur vie pour leur foi et par amour du Christ. La présence de chacun d'eux se fait sentir à l'intérieur des murs du village Mohawk de Ossernenon aussi bien qu'au Ravin - la Cathédrale des Pins - où Isaac Jogues enterra le corps martyrisé de son compagnon, René Goupil, et où ses ossements furent éparpillés par des garçons Mohawks et des chiens mais enterrés quelque part dans cette cathédrale de pins.
Kateri, forte dans la persécution, prie pour nous.
En suivant les stations du Chemin de la Croix, je ne pouvais que penser à ce que devait être la vie de cette enfant indienne. Elle faisait tout ce qu'une enfant "native américaine" devait faire à l'époque mais elle était différente d'eux parce que Dieu l'avait destinée à devenir une mystique et une sainte personne durant sa courte vie ici-bas.
La messe, du 14 juillet en l'honneur de la bienheureuse Kateri Tekakwitha fut célébrée en présence du vice-postulateur à la cause de Kateri aux Etats-Unis, le Père John Paret, S.J. Son homélie sur Kateri a augmenté et solidifié ma connaissance de la vie de Kateri entièrement dévouée à Jésus et à sa Sainte Mère Marie.
CAUGHNAWAGA
Le village fut déménagé de l'autre côté de la rivière Mohawk sur un nouveau site nommé Caughnawaga. Tekakwitha reçut son nom de son oncle et de ses tantes. A cause de sa faible vision, elle avait de la difficulté à voir devant elle, spécialement au soleil. Elle fut nommée "Tekakwitha" qui signifiait: "elle, qui doit enlever les choses devant elle et qui doit marcher lentement et à tatons". Il n'y a pas d'autres informations sur sa personne avant cette période.
Pour les dix-sept années suivantes, Tekakwitha a vécu comme une jeune fille Mohawk, exception faite qu'elle ne souhaitait pas participer à des activités qui devait attirer sur elle l'attention des jeunes garçons dans le but de devenir l'épouse de l'un d'eux. Fréquemment, elle était poussée à assister à une rencontre arrangée par ses tantes dans l'intention de devenir l'élue d'un des jeunes braves. Une jeune fille Mohawk devait se marier dans le but de pourvoir aux besoins de sa famille à un âge plus avancé. Elle était fréquemment mise de côté par les jeunes gens parce qu'elle était différente. Elle ne désirait pas faire partie du harcèlement des guerriers lorsqu'ils ramenaient des captives au village pour passer par les baguettes. Un esprit supérieur la guidait vers la sainteté.
Kateri, source de patience dans la souffrance, prie pour nous.
En plusieurs occasions, elle vit des "Robes Noires" venir au village de Caughnawaga. Il lui semblait que ces hommes avait un "aura" de bonté qui les enveloppait. Quoiqu'il en soit, son oncle lui avait interdit de les écouter et de leur parler. Son oncle croyait que les Robes Noires étaient responsables des maladies et qu'ils étaient des porte-malheur pour le village. Un jour, en 1667, le Chef fut obligé d'inviter les Robes Noires dans son "longhouse". Les missionnaires Frémin, Bruyas et Pierron passèrent trois jours comme invités dans la longue cabane du Grand Chef. C'était le devoir de Kateri de s'occuper d'eux; préparer leurs repas et voir à subvenir à tous leurs besoins comme hôtesse du "longhouse" de son oncle. Elle fut touchée par la sainteté et la bonté de ces hommes. Elle voulait désespérément connaître leur Dieu et son Fils. Elle se rappelait vaguement les choses que sa mère lui avait apprises sur le Dieu des Chrétiens. Sa mère lui avait aussi parlé de Jésus et de Marie - Jesos et Wari. Une des amies de sa mère, Anastasie, racontait fréquemment à Tekakwitha que sa mère avait embrassé le christianisme et qu'elle lui avait enseigné quelques prières à Jésus et Marie. Parce que son oncle et ses tantes étaient farouchement opposés au christianisme et qu'ils lui avaient défendu de parler aux Robes Noires, Tekakwitha ne pouvait leur révéler son ardent désir d'en apprendre davantage sur Jésus et Marie et de devenir chrétienne comme sa mère l'était. Cependant, elle pouvait écouter leurs prières et leurs paroles au sujet du Dieu des Chrétiens, de Jésus et de sa sainte Mère Marie.
Ce ne fut qu'en 1674 au hasard d'une visite du Père Jacques de Lamberville dans le "longhouse" de son oncle qu'elle se sentit la force de lui parler et de lui demander si elle pouvait apprendre des choses au sujet du Dieu des Chrétiens. Elle expliqua à ce Jésuite que sa mère était chrétienne, et que Anastasie, l'amie de sa mère et sa soeur d'adoption, lui avaient parlé de Jésus et de Marie et qu'elle voulait en apprendre davantage. Cependant, celui-ci devait garder cela secret pour ne pas encourir la fureur de son oncle et de sa tante. Le Père de Lamberville découvrit bien vite que son élève avait en elle une grâce bien spéciale que seul l'Esprit-Saint pouvait avoir mis dans son âme. Il y a des Saints qui sont destinés à devenir des Saints parce que Dieu leur envoie son Esprit-Saint pour imprégner leur âme de sainteté pour le moment où ces personnes seront placées sur la terre. Tekakwitha était une de ces élus choisis par le Créateur pour devenir Saint.
Kateri, inébranlable dans toutes tes prières, prie pour nous.
Tekakwitha était une de ces âmes choisies par l'Esprit-Saint pour servir Dieu sans réserve. A la suite de ses révélations au Père de Lamberville, celui-ci permit à Tekakwitha d'être baptisée après de plus courtes instructions religieuses au contraire de la coutume à cette époque. Dans ce temps-là, les prêtres préparaient les gens au baptême pour une période d'essai de un an et demi à deux ans. Il était très difficile pour un Indien converti de vivre sa foi entouré de gens dont les idées étaient tellement différentes des siennes que les missionaires agissaient ainsi dans la perspective que les convertis vivent ensuite leur foi pour une plus longue période et ainsi savoir si c'était réellement ce qu'ils désiraient. Dans le cas de Kateri, il était évident pour le Père de Lamberville que cette jeune fille comprenait non seulement tout ce qui lui était enseigné mais qu'elle était réellement décidée à vivre sa foi aussi parfaitement que possible sans égard aux difficultés.
C'est ainsi que le 5 avril 1676, Jour de Pâques, Tekakwitha fut baptisée et devint ainsi un membre de l'Eglise catholique à la Mission de Saint-Pierre près du village de Caughnawaga. Elle prit le nom de Kateri - Gahdehlee en Iroquois, pour Catherine.
Comme résultat de son engagement au Dieu des Chrétiens, Tekakwitha devint l'objet de mépris et de persécution de la part des autres indiens de son village. Les enfants riaient d'elle, lui lançaient des pierres et la ridiculisaient toutes les fois qu'elle sortait du "longhouse" de son oncle. Elle n'était pas seulement "l'Algonquine" mais maintenant elle était "la Chrétienne".
Quand Tekakwitha eut atteint l'âge où les jeunes filles devait se trouver un brave pour se marier, sa famille lui trouva un jeune Mohawk. Elle leur annonça alors qu'elle ne se donnerait à aucun garçon. Elle persista dans sa décision en dépit de la fureur de sa famille.
Kateri, gardienne de ta virginité malgré les persécutions, prie pour nous.
Elle fut accusée d'être paresseuse parce qu'elle ne voulait pas travailler le dimanche, jour entièrement consacré à la prière pour son Dieu. Elle fut injuriée par les plus vieux pour avoir renoncé à la vie normale d'une jeune fille Mohawk. Elle fut menacée par un jeune brave armé d'un tomahawk qui voulait la frapper; elle s'est alors mise calmement à genou devant son attaquant prête à mourir pour Jésus. Le jeune homme, décontenancé devant sa bravoure, s'éloigna sans attaquer et faire de mal à cette sainte créature remplie de l'Amour de Dieu.
Kateri, symbole de courage pour les affligés, prie pour nous.
SECONDE DÉCOUVERTE
Pendant que je me promenais à la Mission de Saint-Pierre, je pensais à ce que j'avais découvert au sujet de ma cousine, la bienheureuse Kateri Tekakwitha, à mes demandes de veiller sur la famille de ma fille parce qu'elle traversait une période difficile à cause de son divorce. La chapelle est un endroit de calme renfermant plusieurs peintures et artefacts dédiés à Kateri. La colline avec ses stations du Chemin de Croix est une invitation à méditer sur la Passion de Jésus et à se recueillir comme le faisait Kateri il y a trois cents ans.
C'est au moment où je regardais la statue que le second événement marquant de ma vie est arrivé. Comme je priais au pied de la statue de Kateri et que je renouvelais ma demande pour qu'elle prenne soin de ma fille et de ses deux enfants, je me suis senti transporté dans ma méditation. Je me suis retrouvé au temps de Kateri. Elle m'a parlé et m'a demandé de passer le reste de mes jours à la faire connaître et à répandre sa dévotion. Je lui ai promis que sa demande serait pour moi un guide pour le reste de ma vie. Après ces instants suspendus dans le temps, je me suis rendu compte de ma présence devant la statue. Comme je baissais les yeux pour une prière finale, j'ai remarqué, une plume près de mes pieds - une plume qui n'était pas là avant que Tekakwitha ne me parle. J'ai pris cela comme un signe de sa promesse d'aquiescer à mes demandes. A partir de ce moment, je savais et je sentais que ma cousine Kateri Tekakwitha occuperait une place importante dans ma vie et dans la vie des gens autour de moi.
J'ai passé un bon moment sur ce lieu de fouilles du site du Château de Caughnawaga. Je pouvais y imaginer ma cousine Kateri y travaillant et priant elle-même à l'intérieur de ces ruines. Je pouvais y sentir sa présence. Je suivais ses traces de pas vers la source où elle et les autres femmes allaient chercher l'eau.
Moi qui ne suis pas naturellement une personne patiente dans l'accomplissement d'un projet, il fallait agir vite. J'avais demandé beaucoup de faveurs à Kateri pour les autres, pour ma famille et pour moi. Maintenant j'étais impatient de sa réponse à mes demandes. Ma cousine elle-même m'a enseigné la patience. De retour de la source de Kateri au château de Caughnawaga, j'ai rangé à l'intérieur du coffre de mon auto tout ce que nous avions apporté, incluant mes clés d'auto, nos valises, la bourse de ma femme avec son trousseau de clés, enfin tout pour notre retour chez nous. Aussitôt que j'ai eu fermé la porte de la valise de l'auto, j'ai réalisé que tout était sous clé dans l'auto, même nos clés. Nous avons donc dû marcher jusqu'à la Mission pour téléphoner afin d'avoir l'aide d'un dépanneur routier. Trois heures plus tard, nous sommes revenus sur la route; j'avais passé tout ce temps à marcher dans l'ancien village de ma cousine Kateri, méditant et la priant de m'accorder la patience d'attendre une réponse à mes demandes ... Merci cousine ... Tu m'as donné une leçon pour que je developpe une vertu qui était une de tes forces car toi, tu as attendu patiemment pour que le Créateur entende ta prière pour enfin devenir chrétienne.
Il était évident que la vie de Kateri Tekakwitha à Caughnawaga fut une vie de continuelles persécutions et de moqueries. Sa famille continuait à s'opposer à sa nouvelle religion. Kateri pratiquait celle-ci sans la moindre hésitation et ceci, malgré les insupportables oppositions et railleries.
Kateri, inébranlable dans les tentations, prie pour nous.
Anastasie, son mentor et soeur d'adoption, était partie quelques années auparavant pour aller habiter un village chrétien en Nouvelle-France. Un mot fut envoyé à Tekakwitha pour lui dire qu'elle serait la bienvenue là-bas. Avec l'aide de deux Indiens convertis, elle s'arrangea pour fuir le village de son oncle et entreprit un long voyage tantôt à pieds, tantôt en canoë, sur une distance de 200 milles vers la Mission Catholique de Laprairie, en Nouvelle-France.
Kateri, toi qui fus obligée de faire un long voyage pour conserver ta foi, prie pour nous.
MISSION ST-FRANÇOIS-XAVIER à LA PRAIRIE
Je n'ai pas eu l'occasion de visiter cette Mission parce qu'elle n'a existé que quelques années. J'ai cependant pu imaginer ce que dut être la vie de Kateri dans cet environnement à travers les mots du Père Jésuite Pierre Cholenec, un contemporain de Tekakwitha. Je vais vous relater dans ses mots qui était réellement "Catherine Tekakwitha".
Tekakwitha n'a réellement commencé à vivre profondément sa vie religieuse qu'une fois installée à la Mission de Laprairie de la Magdelaine. Le Père Jacques de Lamberville envoya un message au sujet de Kateri à ses amis Jésuites, les Pères Jacques Frémin, Claude Chauchetière et Pierre Cholenec au Sault. Il écrivit, comme le rapporte le Père Cholenec:
"Catherine Tegahoüita va demeurer au Sault; je vous prie de vouloir bien vous charger de sa conduite; c'est un trésor que nous vous donnons, comme vous le connaîtrez bientôt; gardez-le donc bien, et le faites profitera la gloire de Dieu, et pour le salut d'une âme qui lui est assurément bien chère." Ibid. p.7.
Avec ces recommandations, le Père de Lamberville souhaitait que le Père Cholenec prenne soin de la nouvelle arrivante parce qu'il était déjà en charge de l'éducation religieuse à la Mission. Le Père Cholenec devint ainsi son mentor spirituel et son confesseur.
Kateri, guide de plusieurs Indiens sur le chemin de la véritable foi
à cause de ton amour pour Marie, prie pour nous.
Kateri rejoignit ainsi Anastasie, l'amie de sa mère et sa sœur d'adoption, qui devint elle aussi son mentor sur le chemin de la spiritualité dans ce village chrétien. Leurs conversations spirituelles ont aidé Kateri à sanctifier son travail. Sa dévotion à Jésus et Marie devint un modèle à imiter dans sa nouvelle communauté. La spiritualité de Catherine grandissait sous les directives de son confesseur, le Père Cholenec. Il écrivit à son sujet:
« ...en s'attachant à Dieu elle s'attacha au travail, comme à un moyen très propre pour demeurer unie avec lui, et pour conserver le long du jour les bons sentiments qu'elle avait conçus le matin aux pieds des autels (à la messe de 4h)...Pour se disposer donc à ses confessions, elle commençait par la dernière partie, je veux dire la satisfaction, allant dans le bois se déchirer les épaules avec de grands osiers, d'où elle venait à l'église et y passait un long espace de temps à pleurer ses péchés...et se croyant la plus grande pécheresse du monde...son horreur pour le péché et la crainte de déplaire à Dieu lui faissient aimer si fort la solitude." Ibid., pp. 10-11.
Plusieurs des premiers chrétiens qui habitaient au Sault pratiquaient d'extraordinaires actes de pénitence: ils portaient des ceintures de métal autour de leur taille, sautaient dans de l'eau glacée, marchaient pieds-nus ou se roulaient dans la neige, mêlaient de la cendre à leur sagamité ou plaçaient des charbons rouges entre leurs orteils. Le Père Cholenec essayaient de les dissuader de répandre et de pratiquer ces pratiques.
Kateri, amoureuse de la pénitence, prie pour nous.
A l'automne 1677, la Mission déménagea de Laprairie au Sault Saint-Louis. Là, Kateri rencontra une personne, probablement Marie-Thérèse TekaiaKentha. Elles devinrent toutes les deux, unies spirituellement. Elles étaient inséparables autant dans le travail que dans la prière.
" ... leurs coeurs aussi bien que leurs desseins se trouvèrent parfaitement semblables...elles allèrent s'asseoir au pied d'une croix qui était placée sur le bord de la grande rivière et là s'étant raconté mutuellement leur vie passée, elle résolurent de se lier ensemble pour en faire pénitence. Comme je les conduisais toutes deux, elles me proposèrent cette union et me demandèrent mon agrément, ce qui je leur accordait volontiers n'y voyant que du bien pour chacune d'elles...elles ne firent pour ainsi dire qu'un coeur et qu'une âme en deux corps; elle furent inséparables jusqu'à la mort de Catherine." Ibid., p. 22.
La procédure normale pour la réception de l'Eucharistie demandait plusieurs années de préparation. Cependant, grâce à la vie de spiritualité que Kateri menait, aussi fervente et exemplaire, elle a mérité de recevoir la Sainte Communion plus rapidement qu'il était courant à l'époque. A Noël en 1677, quelques mois à peine après son arrivée, elle fut admise à recevoir l'Eucharistie pour la première fois.
Kateri, qui aimais Jésus dans le Saint Sacrement, prie pour nous.
"C'est la première fois que Catherine célébra (la fête de Pâques) avec nous au grand bien de son âme; elle assista à tout le service de la semaine sainte...elle en versa bien des larmes, particulièrement le jour du vendredi saint entendant prêcher la Passion de J.C.(Jésus-Christ) ... elle s'y attacha ce jour-là avec lui, prenant la résolution de faire porter tout de bon à son corps virginal la moritifcation de J.C. le reste de ses jours; … Le jour de Pâques, elle communia pour la 2e fois et elle le fit avec les mêmes dispositions, la même ferveur et les mêmes fruits que les fêtes de Noël et pour comple de biens et de grâces spirituels elle reçut du missionnaire dans cette fête une seconde grâce ( membre de la Confrérie de la Sainte-Famille) qu'il n'accordait que fort rarement et qui marquat l'estime qu'il faisait de sa vertu." Ibid., pp. 16-17.
Kateri, qui par ton amour de l'humilité, as réjoui les anges, prie pour nous.
Durant les trois années qui suivirent, Kateri continua de prier de façon intensive et de faire d'extraordinaires actes de pénitence. Elle fut finalement avertie par son confesseur de diminuer l'intensité de ses actes d'expiation. Catherine s'occupait du soin des malades et des vieillards, en leur apportant du reconfort aussi bien spirituel que matériel.
Kateri, humble servante de Dieu aux malades, prie pour nous.
A la suite d'une visite dans un couvent de Montréal, elle demanda à son confesseur si elle et quelques-unes de ses amies pourraient fonder une communauté de religieuses. Son directeur spirituel la jugea trop une jeune chrétienne pour réaliser un tel projet.
Catherine et Thérèse, un cœur et une âme dans deux corps,
" ...toutes deux ensemble elles avaient conclu entr'elles de ne jamais se marier et de vouer à Dieu l'une, virginité, et l'autre, viduité perpétuelle, mais elles en firent un grand secret avec résoluiton de n'en parler jamais que dans la dernière necessité. » Ibid., p. 25.
Cette décision occasionna un froid entre Catherine et Anastasie qui pensa que sa jeune soeur avait décidé trop rapidement de renoncer au mariage. Anastasie a alors parlé au Père Cholenec de cette décision. Après sa rencontre avec son confesseur et avoir réfléchi au sujet de la situation, Anastasie a finalement réalisé, qu'à cause de sa foi et de son admiration pour Catherine, elle devait la supporter et que Catherine avait choisi la meilleur part.
"Ce fut le jour de l'Annonciation, 25 mars 1679 sur les huit heures du matin que Catherine Tegakoüita un moment après que Jésus-Christ se fut donné à elle dans la Communion, se donna aussi tout à lui, et que renonçant pour toujours au mariage, elle lui promit virginité perpétuelle et qu'enfin avec un coeur tout embrasé de son amour elle le conjura de vouloir bien être son unique Époux et de l'agréer pareillement pour son épouse. Elle pria N.D. (Notre-Dame) pour qui elle avait une tendre dévotion de la présenter à son Divin Fils; puis voulant faire un double sacrifice dans une seule action en même temps qu'elle se dévoua à J.C. elle se consacra toute entière à Marie lui demandant très instamment de vouloir bien être sa mère et la prendre pour sa fille." Ibid., p. 34.
Kateri, toi qui aimais réciter ton rosaire pour ton peuple, prie pour nous.
Le Père Cholenec témoigna la sainteté de Kateri en ces mots:
"...voilà comme Catherine Tegakoüita, après s'être conservée dans l'innocence pendant plus de vingt ans parmi les méchants et les pécheurs, devint ici en peu de temps une Sainte parmi les justes et les fidèles." Ibid., p. 8.
Kateri, brillante lumière des tous les Indiens, prie pour nous.
SA MORT REMARQUABLE
Kateri Tekakwitha fut toujours frêle. Durant son enfance, ses yeux furent attaqués par la petite vérole, plus tard, son corps fut endommagé par les pénitences extraordinaires qu'elle s'imposait et environ un an avant sa mort, elle fut atteinte d'une grave maladie, une fièvre lente accompagnée de sévères maux d'estomac et de fréquents vomissements. Durant le dernier mois de sa vie, elle était couchée sur un lit d'aiguilles de pin ce qui ruina le peu de santé qui lui restait.
"Ces derniers jours furent pour Catherine des jours véritablement précieux, des jours de grâces et de sainteté puisqu'elle les passa dans l'exercice de toutes ces excellentes vertus qu'elle avait si bien pratiquées pendant sa vie et qui ne parurent jamais avec plus d'éclat qu'au temps de sa mort, sa foi, son espérance, sa charité, son humilité, sa douceur, sa patience, sa résignation avec une gaîté suprenante au milieu de ses souffrances ...Le mardi matin voyant qu'elle baissait notablement, nous lui donnâmes le Saint Viatique qu'elle reçut avec un amour et une dévotion angélique comme une véritable épouse de N.S. (Notre Seigneur) … le mercredi matin on lui donna l'extrême onction qu'elle reçut avec la même dévotion que le St Viatique le jour précèdent; et sur les trois heures après midi elle entre en une agonie qui fut la plus douce du monde; quelque temps après, elle perdit la parole, en prononçant les Sts Noms de J. (Jésus) et de M. (Marie); et comme elle avait encore l'ouïe fort bon et une pleine connaissance jusqu'au dernier soupir, on voyait qu'elle s'efforçait pour faire au moins de coeur les actes qu'on lui suggérait à ces derniers moments; enfin environ une petite demi-heure depuis son agonie elle expira paisiblement comme si elle fut entrée dans un doux sommeil". Ibid., pp. 43-45.
Kateri Tekakwitha mourut à l'âge de vingt-trois ans, le mercredi de la Semaine Sainte, le 17 avril 1680, aux environs de trois heures de l'après-midi. Un événement miraculeux survint à peine quinze minutes après sa mort. Son visage marqué par la petite vérole devint si beau et si éclatant que le Père Cholenec appela les autres personnes en criant pour voir ce qui arrivait. Ce devait être à cet instant que Kateri fit son entrée au ciel et qu'elle eut une vision de son corps ressuscité en présence du Christ.
Kateri, dont la figure qui effrayait durant ta vie devint si belle après ta mort, prie pour nous.
Kateri apparut à plusieurs personnes après sa mort, transportant toujours une croix, baignant dans une lumière claire et brillante. Il y a plusieurs miracles qui ont été attribués à Tekakwitha durant les années qui suivirent sa mort. En janvier 1681, un homme malade, à l'article de la mort, nommé Claude Caron, fut guéri après avoir reçu sur son corps le crucifix qu'avait tenu Kateri sur son lit de mort. Durant le même mois, une femme a mis le crucifix de Kateri sur son cou et fut instantanément guérie en la présence de ses enfants. Elle ne voulait plus abandonner le crucifix, le prêtre lui donna alors de la poussière de la tombe de Kateri. Son mari fut aussi guéri avec cette même poussière. En avril 1682, le plus vieux des garçons de l'amie de Kateri, Anastasie, fut guéri physiquement et moralement par son intervention. Il y a eu plusieurs guérisons durant ces deux années à la Mission du Sault grâce à sa miraculeuse intervention.
Kateri, toi dont la sainte mort a donné aux Indiens la force d'aimer Jésus et Marie, prie pour nous.
"Tant de guérisons miraculeuses rendirent le nom de Catherine si célèbre qu'on commença cet été (1682) à demander des messes et à faire faire des neuvaines en son honneur; et ces sortes de guérisons allèrent à un si grand nombre qu'on cessa de les marquer; il n'y avait pas de mois dans l'année et presque de semaines qu'il ne s'en fit dans toutes les côtés et habitations françaises et de très considérables; mais ce qui est à remarquer, est que ce n'était qu'à la campagne et parmi les pauvres gens où elle s'est bornée plusieurs années ... » Ibid., p. 56.
Le Père Cholenec, grâce à son manuscrit La Vie de Catherine Tegakouita, Premières Vierge Irokoise, nous a donné un aperçu de la vie de Tekakwitha au dix-septième siècle. Cependant, il y eut un autre Jésuite contemporain, le Père Chauchetière, qui a fait un portrait de Kateri après qu'elle lui eut apparu à plusieurs reprises, quelques années plus tard. Les écrits du Père Cholenec et les portraits du Père Chauchetière, combinés l'un à l'autre, nous montrent qui et pourquoi la bienheureuse Kateri Tekakwitha a vécu.
Kateri, brillante lumière de tous les Indiens, prie pour nous.
LA MISSION SAINT-FRANÇOIS-XAVIER DE KAHNAWAKÉ
Lors d'une de mes visites à la chapelle de Kateri, j'ai rencontré l'actuel vice-postulateur à la cause de Kateri pour le Canada, le Père Jacques Bruyère, S.J. Il a fait une excellente description de l'église de Saint-François-Xavier et de la Chapelle de Kahnawaké au Québec de cette manière :
"Kateri n'a jamais connu cette église mais sa présence s'y fait fortement sentir. Kateri n'a jamais prié dans cette église mais elle écoute les demandes qui sont déposées sur son tombeau par diverses personnes qui viennent y prier.
Après s'être enfuie de Fonda, Kateri est arrivée à Laprairie en 1676. Elle ne resta pas à cet endroit longtemps car la Mission fut déménagée plus haut sur le fleuve, à Côte Sainte-Catherine où elle devint rapidement une fervente pratiquante. Elle croyait que son Dieu était présent à cet endroit d'une façon bien spéciale et elle venait se réfugier dans la petite chapelle pour retrouver ses forces physiques et spirituelles. Pendant qu'elle priait, Kateri était transformée à un tel point que son peuple aimait la voir prier avec autant d'ardeur, autant d'extase...En présence de son Seigneur, son cœur s'enflammait.
Les églises qu'elle a visitées, à Fonda, Laprairie et Côte Saint-Catherine sont toutes disparues. Celle dédiée à Saint François-Xavier à Kahnawaké, fut démolie seulement en 1720. La pierre angulaire de la présente église construite sur le même emplacement fut consacrée le 19 mai 1845. Toutes les statues et les cadeaux religieux offerts par la noblesse française qui démontraient le véritable esprit des missionnaires furent réinstallés dans la nouvelle église. L'ostensoir devant lequel Kateri avait si souvent prié et contemplé est conservé ici; elle avait aussi la même dévotion pour la Sainte Eucharistie.
Après sa mort en 1680, ses restes furent conservés dans l'église de Côte Sainte-Catherine. Quand la Mission fut définitivement installée à Kanahwaké près de Lachine en 1720, ses ossements furent transportés en cet endroit. Les personnes très âgées se souviennent avoir vu un cercueil de verre scellé qui était transporté à l'extérieur du presbytère chaque matin avec une grande vénération
C'est seulement le 1er novembre 1972 que l'évêque Monseigneur G-M Coderre présida à la translation des restes des précieuses reliques à l'intérieur d'un tombeau de marbre placé dans le transept droit de l'église.
Sans aucun doute, Kateri se réjouit avec nous en cet anniversaire et regarde avec admiration tous les baptêmes, les premières communions, les neuvaines, les pèlerinages, les mariages, les funérailles et les messes qui furent célébrés ici durant ces 150 ans. Elle a promis qu'elle prendrait soin de son peuple et de toute la terre après sa mort. Depuis qu'elle a été nommée le second protecteur de cette église, le 17 avril 1983, elle a dû apporter son aide plus que jamais.
Joyeux anniversaire à l'église Saint-François-Xavier et à la chapelle de la bienheureuse Kateri. Laissez-nous remercier Dieu de tous ses dons. "
Jacques Bruyère, S.J, Katerigram - Le 150ième anniversaire de l'église Saint-François-Xavier à Kahnawake, Qc. Canada, Kateri, publication no. 185, Automne 1995, p.3.
J'ai laissé à la tombe de marbre de Kateri une photo de mes deux petits-enfants, réitérant mes demandes à Kateri de veiller sur ses deux petits-cousins durant une période critique de leur vie. Comme je me mettais à genoux, j'ai senti sa présence. Je l'ai entendue dans mon esprit me demandant de poursuivre sa cause jusqu'à ce que le peuple des Premières Nations ait un Saint né de leur Sang.
Etre en présence des restes de ma cousine dans l'église de la Mission a renforcé mon engagement de faire connaître au monde entier qui elle était. Je lui ai promis que je parlerais à tous et chacun ce que je connaissais de sa vie qui fut celle d'une âme placée dans un lieu sauvage par son Créateur. J'ai juré sur sa tombe que j'utiliserais mon talent de créateur de page web pour lui dédier un site contenant aussi un livre d'invités que les gens d'un peu partout dans le monde pourraient visiter afin de mieux la faire connaître et ainsi faire connaître partout dans le monde cette jeune "Native Américaine" qui va devenir bientôt ...
KATERI TEKAKWITHA: UN MODÉL POUR LES JEUNES
Je vais terminer "Une Prière à Ma Cousine" en proposant que Kateri soit "un modèle pour les jeunes", écrit par Michel Fortin, M. Afr.
- Jeune : dans un monde où les jeunes sont décriés, abusés et laissés de côté à cause de leur soi-disant manque d'exprérience.
- Femme : dans un monde où les jeunes filles et les femmes sont défavorisées et n'ont pas le droit au chapitre.
- Amérindienne : dans un monde où l'on ne respecte pas les minorités.
- Algonquienne : dans un monde Iroquois. (On l'insultait ainsi: "Eh! l'Algonquienne"). Il y a ici toutes les questions de racisme préjudicieux.
- Chrétienne : dans un monde païen, elle lutte pour sa foi continuellement en butte à toutes sortes de moqueries et d'abus. Elle doit même s'exiler pour survivre.
- Orpheline : ses parents meurent de la petite vérole. Elle est adoptée par son oncle, un homme anti-chrétien déclaré.
- Handicapée : à cause de la petite vérole justement, elle est presque aveugle. D'où son nom de Tekakwitha, c'est-à-dire: celle qui marche en tâtonnant.
- Refugiée : ne pouvant pas vivre librement sa foi dans son village païen des USA, elle s'enfuit de celui-ci pour venir vivre à Laprairie (Québec) au Canada.
- Canadienne : pour l'Église d'ici, elle est un modèle à proposer.
- Laïque : elle désire devenir soeur chez les Soeurs de la Congrégation Notre-Dame, mais Dieu la veut dans son milieu. Elle a une grande simplicité de vie.
- Missionnaire : elle cherche toujours à "convertir" les siens.
- Enseignante : elle enseigne le catéchisme aux enfants.
- Courageuse : elle fait tous les menus travaux quotidiens (surout ceux qui rebutaient aux autres) et y trouvera sa sainteté par imitation de Jésus.
- Grande priante : elle passe des heures en compagnie de Jésus à la chapelle ou dans les bois.
- Généreuse : elle visite les malades et prend soin des petits. Elle est très devouée.
- Pure : dans un monde où toutes les jeunes filles prennent un époux, elle voue sa virginité à Dieu.
- Douce : elle ne répond jamais aux insultes ou aux moqueries. Au début, on l'insulte ainsi: "Eh! l'Algonquienne". Par la suite c'est: "Eh! La Chrétienne". Elle prie pour la paix.
- Dévote : elle a une dévotion particulière envers Marie, Mère de Dieu. Elle a toujours un chapelet à la main.
- Amoureuse : elle se veut l'épouse de Jésus et de sa Croix. Cet amour marqué de la Croix, symbole du salut universel, la porte à s'imposer toutes sortes de sacrifices pour imiter son divin époux."
AMEN
O Jésus, toi qui as donné Kateri aux Indiens comme un exemple de la pureté,
montre aux gens du monde à aimer la pureté et à consoler ta Mère Marie Immaculée
par le lys, Kateri Tekakwitha et ta Sainte Croix. Amen.
Références
(1) Catherine Tekakwitha, Fr. Pierre Cholenec, S.J., Her Spiritual Advisor, Translated by William Lonc, S.J., Spring 2002; La vie de Catherine Tegakouïta, Première Vierge Irokoise, version française.
(2) Kaia'tanó:ron Kateri Tekakwitha, English Version, Henri Béchard, S.J.
(3) Kateri Tekakwitha -Mystic of the Wilderness, Margaret R. Bunson, Our Sunday Visitor Publishing Division, 1992.
(4) Vignettes on the Life of Kateri Tekakwitha, Lily of the Mohawks, Sarah Hassenplug, 1991.
(5) Kateri Tekakwitha, America's Marvelous Maiden, Thomas J. Coffey, SJ, 1956, Rev Ed. 1994.
(6) Adventures With A Saint: Kateri Tekakwitha - Lily of The Mohawks,Maureen McCauley, 1992.
(7) Kateri Tekakwitha - Joyful Lover, Sister Mary Pelagia Litkowski, O.P., 1989.
(8) Kateri Tekakwitha - Mohawk Maiden, Evelyn M. Brown, Ignatius Press, 1958.
(9) The Original Caughnawaga Indians, Henri Béchard, S.J., 1975.
(10) Blessed Kateri Tekakwitha - The Lily of the Mohawks, Father Lavasik, S.V.D.,Catholic Book Publishing Co.
(11) Blessed Kateri of the Mohawks, Mary Fabyan Windeatt & Gedge Harmon, Tan Books and Publishers, Inc., 1989.
(12) http://www.leveillee.net/kateri/mycousin/%3Ca href=
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