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Neuvaine à sainte Rafqa

 

 

A prier du 15 au 23 mars

Le livret de Neuvaine à Sainte Rafqa du Liban

est disponible à la librairie

 

 

Introduction
***


Sainte Rafqa Pietra Choboq Ar-Rayès (1832-1914)  est née à Himlaya au Liban. Orpheline, maltraitée par une belle-mère acariâtre, elle attendit d'avoir vingt et un ans pour entrer dans la vie religieuse et devenir enseignante dans un institut que venait de fonder le Père Gemayel. En 1860, elle vécut le massacre des chrétiens dans la montagne. Quand le jeune institut fut dissous, elle choisit d'entrer dans l'Ordre Baladite, religieuses maronites libanaises. Privée de la vue pendant trente ans, puis saisie d'une infirmité qui atteignit ses membres, elle demeura en prière, entièrement remise à Dieu seul. Elle mourut aveugle et percluse, ayant offert à Dieu le sacrifice de sa vie devant tant de souffrances dans son peuple.
La vie de sainte Rafqa de Himlaya n'est que l'histoire d'une souffrance vécue avec amour, avec générosité et avec joie! Loin d'être une stoïcienne, elle a porté au monde un message, et elle a donné au commun des mortels une leçon des plus belles !
Puisse sainte Rafqa veiller sur ceux qui connaissent la souffrance, en particulier sur les peuples du Moyen-Orient affrontés à la spirale destructrice et stérile de la violence!
Le 9 juin 1984 le Pape Jean-Paul II promulgua le décret de béatification de Rafqa Al Rayess à la suite de la guérison reconnue miraculeuse d'Elisabeth Ennakl intervenue en 1938.
Elle fut béatifiée le 17 novembre 1985 et canonisée le 10 juin 2001 par le Pape Jean-Paul II. Sainte Rafqa est liturgiquement commémorée le 23 mars.

Cette neuvaine à sainte Rafqa nous fera découvrir une jeune religieuse libanaise qui aimait sa patrie et son Ordre maronite. Elle offrit ses nombreuses souffrances à Jésus pour partager sa Passion. Elle est « un modèle à suivre dans la dévotion au Saint Sacrement ».


Prières quotidiennes



Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Je crois en Dieu

Prière à l’Esprit-Saint de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix
Qui es-tu, douce lumière, qui me remplis et illumines la ténèbre de mon cœur ?
Comme la main d’une mère, tu me conduis et, si tu me lâchais, je ne saurais faire un pas de plus.
Tu es l’espace enveloppant mon être et l’abritant en toi.
Le rejetterais-tu, il coulerait à pic dans l’abîme du néant d’où tu le tiras pour l’élever vers la lumière.
Toi, qui m’es plus proche que je ne le suis moi-même, qui m’es plus intérieur que mon propre cœur, et pourtant insaisissable, inconcevable, au-delà de tout nom, Saint-Esprit, éternel Amour !


Prière à sainte Rafqa
Sainte Rafqa, qui parcourus le Liban, entre les chênes et les rochers; qui vécus dans le silence de ton monastère, et avec chacune de tes sœurs les moniales; qui devins par ta vie consacrée un véritable trésor de vie spirituelle, une compagne et un modèle pour tous ceux qui veulent suivre la voie du Seigneur; tu es notre sœur.
Sois notre soutien et notre guide sur le chemin qui nous conduit vers celui que tu as tant aimé ! Sois pour les hommes un phare de lumière ;  guide leurs pas vers le témoignage éclatant de l'Evangile; apprends-nous tous à revenir aux sources et aux origines de notre foi chrétienne, au long de notre pèlerinage sur la terre.
Sainte Rafqa, sème le printemps sur les saisons de notre vie; guéris tous nos malades; afin que nous puissions, avec toi, rendre gloire à Dieu, notre Père, adoration au Fils, notre Rédempteur, et action de grâces au Saint-Esprit, maintenant et à jamais. Amen.

Notre Père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père


  • Premier jour de la neuvaine : Rafqa au domicile parental (1832-1859)


Sainte Rafqa vit le jour à Himlaya, près de Bikfaya au Maten Nord, le 29 juin 1832, en la fête des apôtres Pierre et Paul et c'est pourquoi elle reçut le nom de Botrossiya (Pierrette). Son père était Mourad Saber de la famille Khoury. Sa mère était Rafqa Gémayel originaire de Bikfaya aussi. Elle fut baptisée le 7 juillet 1832. La famille de Rafqa était, comme toutes les familles maronites, fondée sur la fermeté, la sainteté et les bonnes mœurs. Une famille qui se fie aux instructions de l'Évangile en les incrustant dans les cœurs de ses fils et en les suivant à la lettre.
Dès que Rafqa eut 3 ans, ses parents se mirent à lui apprendre à se signer et à réciter les prières. Ils l'emmenaient aussi à l'Église du village pour participer à la messe et aux prières liturgiques.
L'enfance de Rafqa était calme, simple, remplie de bonheur, de tendresse au sein d'une famille maronite modeste craignant le Seigneur et aimant tout le monde. Mais sa mère quitta ce monde en 1839 alors que Rafqa n'avait que sept ans. Elle resta seule avec son père jusqu'à l'âge de 10 ans. Rafqa devait ainsi très tôt endurer la vie sévère, menant une vie d'adultes alors qu'elle était encore tout enfant. Elle fut privée de la tendresse d'une mère et du pain de son père, pauvre et misérable surtout que le Mont-Liban était une zone de dissensions, de troubles, de catastrophes, et de ruines à la suite de la fin du mandat des princes Chahabites en 1841.
Mourad eut le cœur serré et fut triste pour sa fille unique qui souffrait du manque de tendresse et de nourriture, car il fut obligé d'accepter qu'elle abandonne son domicile et s'en aille à Damas pour servir dans la maison d'Assaad Al Badawi, l'un des nobles maronites de Baabda, installé à Damas, pendant 4 années (1842- 1846). Elle y était un exemple de loyauté, de dévotion et de chasteté. Hilani, l'épouse d'Assaad Al-Badawi, prenait soin d'elle comme si elle était sa propre fille.

Prions : Seigneur Jésus, tu éprouvas sainte Rafqa quand elle perdit sa mère. Mais tu lui donnas pour mère ta propre mère, la Vierge Marie.
Exauce-moi, Seigneur, et accorde-moi, par son intercession, la grâce que je Te demande, en cette neuvaine. A Toi gloire, adoration et action de grâces, maintenant et à jamais. Amen.

Prières quotidiennes


  • Deuxième jour de la neuvaine : Le père Youssef


En l'absence de Rafqa, son père se remaria avec une femme appelée Kafa, et eut d'elle deux filles: Maryam et Chmouni.
Rafqa revint de Damas à l'âge de 14 ans, en 1846, pour entrer dans une nouvelle famille dont elle n'en connaissait que le père. Elle se sentait étrangère dans son nouveau domicile parental. Elle espérait alors rencontrer quelqu'un qui partagerait ses soucis, ses chagrins et ses ambitions. C’est alors qu’elle rencontra le père Youssef Gémayel, cousin de sa mère. Rafqa trouva dans le Père Youssef ce qui lui manquait de tendresse, beaucoup de protection. Le trajet spirituel de Rafqa commencera alors.
Le Père Youssef fut pour elle comme un guide. Elle apprit de lui la dévotion, la vertu et l'expérience. Quant à lui, il vit en elle la pureté de l'âme et la tendance à la solitude, il la surnommait alors «Lys de Himlaya». Le père Youssef fit de son mieux pour faire développer la vocation de Rafqa d'être religieuse. Il l'encouragea et la guida vers le monastère Notre-Dame de la Délivrance à Bikfaya où il avait l'intention de fonder la Congrégation des Servantes de Marie avec l'aide des Pères Jésuites. Son rêve se réalisa le ler janvier 1853.
Pendant que Rafqa rêvait et planifiait de consacrer sa vie entière à Dieu, sa tante et sa belle-mère se disputaient au sujet de son mariage. Sa belle-mère voulait la marier à son frère, et sa tante maternelle voulait la marier à son fils, ce qui devint sujet de conflit entre les deux. Un jour, elle les entendit se disputer et s'insulter à cause d'elle. Ce conflit la rendit triste, elle s'assit alors seule, malheureuse, et elle demanda à Dieu qu'il la sauve de cette situation.

Prions : Seigneur Jésus, que Rafqa reste un levain de sainteté pour toutes nos familles, et un exemple d'amour et de joie dans la souffrance pour tout patient, handicapé, personne âgée, aveugle, malade, malheureux, enfant et orphelin.
Exauce-moi, Seigneur, et accorde-moi, par son intercession, la grâce que je Te demande, en cette neuvaine. A Toi gloire, adoration et action de grâces, maintenant et à jamais. Amen.

Prières quotidiennes


  • Troisième jour de la neuvaine : Rafqa dans la Congrégation des Servantes de Marie (1859)


La dispute entre ses deux tantes n'était qu'une raison directe de réaliser son rêve de devenir religieuse. Rafqa se dirigea alors vers le monastère Notre-Dame de la Délivrance à Bikfaya, où elle arriva au début de mai 1859. Quand elle entra à l'Église, elle sentit une grande joie et un grand bonheur intérieurs. Dès qu'elle vit l'image de Notre-Dame de la Délivrance, elle entendit une voix lui disant : « Tu deviendras religieuse ». La Mère Supérieure accepta Rafqa immédiatement et la fit entrer au monastère sans poser aucune question. La Congrégation des Servantes de Marie dont Rafqa devint membre, était appelée au début « Congrégation des Filles de Marie ». Le Saint patron de cette Congrégation était la martyre Sainte Dorothée (+304). Quant au but de sa fondation c'était de se purifier soi-même, ainsi que le prochain par l'enseignement et l'éducation des filles. Les religieuses émettaient 4 vœux : l'obéissance, la chasteté, la pauvreté et le travail pour la mission.

Prions : Seigneur Jésus, tu gagnas le cœur de la pure et Bienheureuse Rafqa, au printemps de sa vie, de sorte qu'elle ne vit plus de beauté, de bonheur et de repos qu'en Toi seul, par Toi et avec Toi ; accorde-moi, Seigneur, par son intercession, la grâce que je Te demande, en cette neuvaine. A Toi gloire, adoration et action de grâces, maintenant et à jamais. Amen.

Prières quotidiennes


  • Quatrième jour de la neuvaine : Rafqa, novice à Ghazir


Rafqa fit un an de postulat. Elle prit ensuite l'habit de novice le 19 mars 1860. Elle émit ses vœux temporaires de Religion au Séminaire des Pères Jésuites de Ghazir. La novice devait passer six mois de l'année du noviciat sous la surveillance de la Mère Supérieure de la Congrégation pour voir de près si elle était apte à être membre des Servantes de Marie.
La première charge donnée à Rafqa dans la Congrégation  était l'office de cuisinière du Séminaire des Pères Jésuites de Ghazir pour plusieurs années. Elle parla elle-même de son service, elle dit : « J'étais cuisinière au séminaire, je cuisinais pour tous les étudiants du séminaire, il y avait Sa Béatitude le patriarche Élias Houayek, son Excellence l'Évêque Boutros Al-Zoghbé et le moine dominicain Estephan Doumit. Je servis sept ans au Séminaire et je profitais de mes moments libres pour approfondir ma connaissance de la langue arabe, de l'écriture et du calcul ».

Prions : Seigneur Jésus, tu protégeas Rafqa en la guidant vers sa consécration religieuse. Accorde-moi, Seigneur, par son intercession, la grâce que je Te demande, en cette neuvaine. A Toi gloire, adoration et action de grâces, maintenant et à jamais. Amen.

Prières quotidiennes

 

  • Cinquième jour de la neuvaine : Rafqa, exemple de religieuse

 
Alors que Rafqa cuisinait à Ghazir, l'autorité religieuse l'envoya à Deir-el-Kamar pour une charge temporaire en 1860 où elle aidait les Pères Jésuites à travailler pour la mission et les Religieuses Servantes de Marie dans l'enseignement et l'éducation. Éclatèrent alors les événements sanglants survenus cette même année au Mont-Liban. Elle avait à aider les habitants menacés par la mort et surtout les enfants. Elle sauva un petit garçon d'une mort certaine, elle dit : « Un jour, pendant que je passais à Deir-el-Kamar, je vis quelques soldats suivre un petit garçon afin de l'attraper et de le tuer. Il se précipita vers moi, je le cachai alors sous mon habit et je le sauvai des mains de soldats sauvages ».
Après avoir passé environ un an à Deir-el-Kamar, elle revint au Séminaire de Ghazir où elle servit jusqu'à 1863 quand elle fut transférée, sur Ordre des Supérieurs, à l'école de la Congrégation à Jbeil. Elle y passa un an, instruisant les filles.
Rafqa devint très célèbre à Jbeil ; un grand homme de bien Antoun Issa (1808-1890) la visita et lui demanda d'aller à Maad pour enseigner et éduquer les filles. Rafqa se dirigea vers Maad au début de septembre 1863, Sœur Agatha la suivit à la fin du même mois pour être son assistante dans l'éducation des filles à l'école fondée par Antoun Issa, sous le nom de son patron : Saint Antoine le Grand.
Rafqa et Agatha habitèrent au domicile d'Antoun Issa. Rafqa était toujours décente, calme, avec un sourire doux. Les habitants de Maad voyaient en elle une religieuse parfaite : silencieuse, sérieuse, calme, douce et aimable. Sa dévotion et sa vertu la rendirent célèbre, elle devint alors un bon exemple de foi pour tous les habitants de Maad.

Prions : Seigneur Jésus, tu comblas de tendresse l'âme de sainte Rafqa, en nourrissant sa vie par Ta sainte Eucharistie, la remplissant de joie et de paix, et faisant de tout son être Ta sainte demeure; c'est ainsi qu'elle put unir dans sa vie monastique la vie missionnaire active et la vie ascétique contemplative. Envoie, Seigneur, par son intercession, à Ton Église, des ouvriers et des ouvrières fidèles; et accorde-moi la grâce que je Te demande, en cette neuvaine. A Toi gloire, adoration et action de grâces, maintenant et à jamais. Amen.

Prières quotidiennes


  • Sixième jour de la neuvaine : Rafqa, enseignante des jeunes filles (1863-1871)


En plus de la lecture, de l'écriture et du calcul, Rafqa enseignait aux filles de Maad le catéchisme et les préparait à faire des prières liturgiques et à participer aux processions. Elle tenait à ce qu'elles soient décentes à l'Église, et leur répétait toujours : « Comprenez bien que le Christ descend à l'autel quand le prêtre prononce les paroles de la Consécration de l'Hostie, pour cela baissez la tête et contemplez le Seigneur caché sous le pain et le vin ». Elle les poussait aussi à la confession et à la communion. Elle les instruisait calmement et avec douceur, ce qui faisait qu'elles l'aimaient beaucoup.
Rafqa est restée à Maad sept ans environ, presque séparée de sa Congrégation. Elle ne rencontrait ses sœurs religieuses qu'à la retraite spirituelle annuelle au monastère Notre-Dame de la Délivrance à Bikfaya. Mais elle ne sentait pas la solitude grâce à Antoun Issa et à son épouse.
En 1860, les Pères Jésuites décidèrent de réunir la Congrégation des Servantes de Marie de Bikfaya et la Congrégation du Sacré Cœur de Zahlé en une seule sous le nom de « la Congrégation des Religieuses des Saints-Cœurs ».


Prions : Seigneur Jésus, Rafqa ne cessait d'enseigner les grands et les petits, en inculquant dans leurs cœurs Ta parole et Ta doctrine évangélique, et l'exemple de Tes Saints, à travers son exemple et son expérience personnelle.
Accorde-moi, Seigneur, par son intercession, la grâce que je Te demande, en cette neuvaine. A Toi gloire, adoration et action de grâces, maintenant et à jamais. Amen.

Prières quotidiennes



  • Septième jour de la neuvaine : Rafqa, religieuse maronite (1871-1914)


Rafqa fut acceptée au monastère Mar Semaan le 6 juillet 1871. Elle prit l'habit de novice le 12 juillet 1871. Le 25 août 1872, elle fit sa profession religieuse solennelle.
Elle devint vite un exemple vivant pour toutes les sœurs, par l'observance des Constitutions, et la consécration totale à la prière et au travail en silence.
Par son insertion à l'Ordre Libanais Maronite, au monastère Mar Semaan, Rafqa commença une vie de solitude, elle ne voyait presque personne. Elle passa la moitié de sa vie dans l'Ordre Libanais Maronite, en prière, contemplation, solitude, travail et peine (1871-1914): Elle resta 26 ans (1871-1897) au monastère Mar Semaan Al-Qarn - Aïtou et 17 ans (1897-1914) au monastère Mar Youssef Ad-Dahr - Jrabta.

Prions : Seigneur Jésus, donne aide et lumière aux pères et mères des familles, intelligence et sagesse spirituelle aux instituteurs et institutrices et bonne conduite et sainteté aux religieux et religieuses.
Accorde-moi, Seigneur, par l’intercession de sainte Rafqa, la grâce que je Te demande, en cette neuvaine. A Toi gloire, adoration et action de grâces, maintenant et à jamais. Amen.

Prières quotidiennes

 

  • Huitième jour de la neuvaine : Au Monastère Mar Semaan Al-Qarn, Aïtou (1871-1897)


Au cours de son séjour au monastère Mar Semaan, Rafqa avait comme compagnes 58 religieuses avec la Mère Supérieure Ziara Maryam de Ghosta.
Les religieuses de Mar Semaan suivaient les Règles de l'Ordre Libanais Maronite fixées par le Saint-Siège en 1732. Elles jeunaient jusqu'à midi la plupart des jours de l'année, participaient à la messe et recevaient la Communion chaque jour.
Elles célébraient les sept prières des Heures tout au long de l'année, faisaient oraison pour une demi-heure chaque matin et lisaient des livres spirituels chaque soir. Elles visitaient le Saint-Sacrement plusieurs fois par jour et célébraient le mois de saint Joseph en mars, de la Vierge Marie en mai, du Sacré-Cœur de Jésus en juin, des âmes du Purgatoire en novembre, le Saint-Sacrement chaque dimanche et le Sacré-Cœur de Jésus chaque vendredi.
Quant au travail, elles servaient au monastère, élevaient des vers à soie et tricotaient. Leur nourriture était simple et pauvre. Rafqa exagéra dans ces pratiques et elle devint « la parfaite » parmi les autres religieuses, aimée par toutes. Les religieuses de Mar Semaan disaient d'elle : « Rafqa se purifiait par sa bonne foi ».
En 1876 Rafqa eut une tumeur dans son estomac. Elle en souffrit beaucoup mais elle resta patiente, remerciant Dieu pour sa douleur, répétant toujours : « En union avec la Passion du Christ ».
Rafqa voulait la souffrance et la demandait pour pouvoir vivre la Passion du Christ. Le dimanche du Rosaire en 1885, elle entra dans l'Église du monastère et elle dit au Seigneur : « Seigneur, pourquoi me négligez-vous? Est-ce que vous m'oubliez ? Je suis votre esclave. En dormant, je sentis des maux de tête très douloureux qui ne tarderont pas à me toucher les yeux aussi et je devins aveugle et paralysée ».
Rafqa ne voulait pas la souffrance pour la souffrance tout simplement, elle dit un jour à l'une des sœurs : « J'ai cru au début que ce qui m'arrivait était une ophtalmie, mais je me suis ensuite souvenue que j'avais demandé cela à Dieu. C'est pour cela, je le remercie car il m'a donné le meilleur pour pouvoir me sauver ».
Ainsi Rafqa se mit à endurer des douleurs atroces à la tête et aux yeux, surtout à l'œil à droit quatre années durant (1885-1889). Son œil droit était tout rouge et enflé et l'œil gauche enflammé. La Mère Supérieure l'envoya au début à Tripoli où elle resta deux mois à la résidence Notre-Dame de la Délivrance des moines Antonins. Des médecins lui incisèrent le cou pour réduire le gonflement de son œil droit ce qui provoqua un saignement et une douleur extrême.
Rafqa fut envoyée à Beyrouth pour être opérée par un médecin américain qui lui arracha accidentellement l'œil droit ce qui causa un saignement abondant. Les médecins purent arrêter le saignement. Elle retourna au monastère Mar Semaan avec un seul œil qui ne tarda pas à s'éteindre.
Rafqa avait des douleurs insupportables, surtout à l'œil droit. Elle ne tolérait pas la lumière car celle-ci aggravait ses maux. Pour cette raison, la porte et la fenêtre de sa chambre étaient toujours fermées. Mais elle accepta la douleur avec patience, dans le silence, la prière et la joie. Elle répétait sans cesse : « En Union avec la Passion du Christ ».

Prions : Sainte Rafqa, véritable disciple du Christ, tu participas aux souffrances de Jésus Rédempteur. Tu te donnas entièrement au service du Seigneur, tu te préparas à l'épreuve, en priant et en implorant le secours du Seigneur pour plus de don de toi-même. Tu devins une offrande pure et parfaite.
Intercède auprès de Jésus pour ma famille, ma patrie, et pour moi, afin que je puisse contribuer à la réalisation de son Royaume ; obtiens-moi, du Seigneur, la grâce que je Lui demande en cette neuvaine. A Lui gloire, adoration et action de grâces, maintenant et à jamais. Amen.

Prières quotidiennes


  • Neuvième jour de la neuvaine : Rafqa au monastère saint Joseph (1897-1914)


Rafqa préférait Dieu sur tout. Jésus, Marie et saint Joseph étaient toujours dans son cœur. Les douleurs de la Passion qu'elle endurait au monastère Mar Semaan en 1885, continuèrent à la torturer au monastère Saint Joseph jusqu'à sa mort. Quand elle arriva au monastère Saint Joseph le 3 novembre 1897, son orbite droite était vide, pas d'œil, et la lumière était éteinte dans l'œil gauche. Puis elle eut un rhume et devint complètement aveugle. Mais les douleurs de ses yeux ne la quittèrent guère.

En plus de la complète cécité, Rafqa souffrait d'un saignement du nez qui la mena à une faiblesse générale dans tout le corps jusqu'à ce qu'elle devint chair et os. Elle saignait environ quatre fois par semaine et chaque fois elle perdait un litre de sang. La douleur se répandit dans tout son corps et ses membres se disloquèrent un à un. Il ne restait pas un seul membre sain dans son corps, à l'exception des articulations de ses deux mains avec lesquelles elle travaillait, les deux oreilles pour entendre, la langue pour chanter, un estomac pour se nourrir et la raison pour penser.
En 1906, elle sentit une douleur terrible aux deux jambes et aux orteils. Son fémur droit s'était déboité et détaché de sa place, il disparut dans son corps en laissant un trou dans sa place ordinaire. Les os de son genou droit s'étaient disloqués aussi, de même le fémur de sa seconde jambe. Elle souffrit de plus d'une dislocation de sa clavicule qui s'était enfoncée dans son cou. Ses os se disloquèrent un à un, et en 1911 elle devint paralysée ne pouvant plus bouger. Ses sœurs la déplaçaient dans un drap, de peur que ses os disloqués ne tombent.
Rafqa souffrit beaucoup de son épaule et elle répétait : « En union avec Votre mal à l'épaule, Jésus ». Elle invitait ses sœurs à réciter le « Notre Père et le Je vous salue Marie » six fois en l'honneur du mal de l'épaule de Jésus sur laquelle il porta sa croix.

Rafqa aimait beaucoup adorer le Saint Sacrement. Elle priait sans cesse avec les autres religieuses et mémorisait toutes les prières. Quand elle fut paralysée, elle priait toujours mais ne pouvait pas aller à l'Église. Les habitants des alentours du monastère la visitaient demandant le secours de ses prières. Elle était connue par tout le monde pour la « Sainte Religieuse ».

La nuit même de sa mort, elle demanda à la Mère Supérieure de dire adieu à ses sœurs religieuses ; ces dernières vinrent en pleurant et se mirent, une par une, à embrasser les mains de Rafqa et lui demander pardon. Elle prit ensuite la Communion et reçut l'extrême onction. Elle murmura :  « Je donne mon âme à saint Joseph et à la Sainte Vierge Marie ». Elle s'endormit le 23 mars 1914, le visage illuminé et le sourire aux lèvres. Le lendemain, elle eut de modestes funérailles. Elle fut enterrée au cimetière des religieuses au monastère Saint Joseph AdDaher Jrabta.

Trois jours après sa mort, son tombeau s'illumina de lumières miraculeuses. Les miracles débutèrent alors. Le premier miracle fut celui de Mère Ursula Doumit qui guérit d'une tumeur au cou après avoir mis de la terre du tombeau de Rafqa. Il y en eut plus tard des milliers: résurrection d'un mort, guérison de cancers, guérisons de paralysés, guérisons de maladies de reins, d'intestins et d'estomac, de nerfs de la tête. Quand ces miracles furent célèbres, les gens se mirent à se précipiter à son tombeau pour prendre de la terre afin d'être guéris.

Prions : Bienheureuse Rafqa, tu fus immédiatement exaucée, dès que tu demandas au Seigneur Jésus la grâce de participer à ses souffrances : tu perdis la vue, tu fus paralysée pour toute la vie, clouée sur la croix de la souffrance pendant 29 ans ; mais alors tu fus comblée de joie et de bonheur ; tu ne laissas jamais le sourire quitter tes lèvres ; et tu ne faisais que rendre grâces et répéter : « Avec tes souffrances, Jésus! Avec Ta couronne d'épines, Seigneur ! ».

Seigneur Jésus, tu nous donnas en sainte Rafqa un exemple à imiter. Elle portait sa croix, et répétait avec saint Paul : « Je n'ai rien voulu savoir sinon Jésus-Christ crucifié » (1 Cor. 2,2); c'est ainsi qu'elle devint patronne et modèle pour l'humanité qui souffre.
Accorde-moi, par son intercession, la grâce que je Te demande, en cette neuvaine. A Toi gloire, adoration et action de grâces, maintenant et à jamais.
Rends-nous dignes, Seigneur, de porter, comme elle, Ta Croix, avec foi, amour et espérance. Amen

Prières quotidiennes