Jeudi 12 décembre 2024 : Notre-Dame de Guadalupe, Mexique

Diaporama sur Notre-Dame de Guadalupe

Selon le récit retranscrit en nahuatl (langue aztèque) par un Indien cultivé, Antonio Valeriano – dans le Nican Mopohua (livre qui raconte), écrit entre 1540 et 1560 –, c’est le 9 décembre 1531, sur la petite colline de Tepeyac, proche de Mexico, qu’« une dame éblouissante de lumière » apparaît à Juan Diego, un Indien illettré baptisé depuis six ans, né Cuauhtlatoatzin (celui qui parle comme l’aigle). Après s’être révélée comme la Vierge Marie, elle le charge de demander à l’évêque de faire construire une église sur le lieu de son apparition. L’évêque, d’abord incrédule, demande un signe. Celui-ci lui est accordé le 12 décembre, alors que la Vierge se montre pour la quatrième et dernière fois à Juan Diego. Envoyé par la « dame » cueillir des roses au sommet de la colline, l’Indien en redescend avec son « tilma » (sorte de cape) rempli de magnifiques roses en pleine saison sèche. Chez l’évêque, Juan Diego ouvre son manteau devant les personnes réunies qui découvrent ébahis que s’est imprimée sur le tilma une image de la Vierge vêtue d’une robe rose ornée de motifs indigènes et d’une cape bleue étoilée d’où sortent des rayons de lumière.

Depuis près de cinq siècles, cette cape interroge et fascine. D’abord parce que ce vêtement populaire en fibres de cactus est encore intact. « Sachant qu’un seul cierge d’église produit une luminosité de plus de 600 microwatts, il est surprenant, qu’au cours des siècles, les millions de cierges qui ont été brûlés à proximité de l’image ne l’aient pas détériorée, notamment en faisant passer les couleurs ».

Mais ce sont les yeux de la Vierge qui ont le plus retenu l’attention. En 1951, le photographe Carlos Salinas Chavez affirme que l’on peut voir, dans les deux pupilles, le reflet de la tête de Juan Diego… Il est rejoint en 1977 par un ingénieur péruvien, José Aste Tonsmann, selon lequel « l’on observe dans l’œil de la Vierge ce qu’elle voyait devant elle à l’instant où Juan Diego a défait son manteau », à savoir cinq figures, dont Juan Diego et l’évêque Juan de Zumarraga. Certains éléments de l’image de la Vierge sont empruntés à la Bible : les rayons dorés et le croissant de lune évoquent le chapitre 12 de l’Apocalypse ; les 46 étoiles sur le manteau rappellent le nombre d’années supposé nécessaire pour construire le Temple de Jérusalem. D’autres correspondent à l’iconographie médiévale : la robe rose-rouge et le manteau azur-turquoise ; la ceinture violette à double pan, remontée sur son ventre, pour évoquer sa maternité ; la tête penchée et les mains jointes.

Quant au fait que la Vierge apparue à Juan Diego soit brune de peau, telle une métisse, cela a été rapproché de la divinité Coatlicue (celle qui porte une jupe de serpents), déesse de la terre, de la fertilité et mère des dieux dans la mythologie nahuatl. D’où les surnoms affectueux donnés à Notre-Dame de Guadalupe de « Lupe », « Lupita » ou « Indita », la petite Indienne.

La Vierge de Guadalupe est la sainte patronne de la ville de Mexico depuis 1737, et celle du Mexique depuis 1895. En 1951, Pie XII l’a nommée patronne de l’Amérique latine ; en 2000, Jean-Paul II l’a désignée « reine du Mexique et impératrice des Amériques ». Quant à l’Indien Juan Diego, il a été canonisé par Jean-Paul II en 2002.

Avec près de 20 millions de pèlerins par an, dont près de la moitié les jours précédant le 12 décembre, fête de la Vierge de Guadalupe, cette basilique au nord de Mexico est le second monument catholique le plus visité, après Saint-Pierre de Rome.

 

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