Le choix de Marie

Marie a choisi des enfants qui avaient reçu une éducation chrétienne extrêmement belle et forte. Elle les a longuement préparés à sa visite du ciel.

A l’époque, les enfants n’allaient pas tous à l’école. C’était le cas de la plupart des familles de ce pays. Il fallait avant tout qu’ils puissent gagner leur vie. Il suffisait qu’un ou deux enfants soient capables de lire le soir à la veillée, et de faire la correspondance. Tous, dès 13 ou 14 ans, devaient travailler avec les grandes personnes dans les champs Les frères et les sœurs plus jeunes les remplaçaient à la garde du troupeau. C’est ainsi que nos trois petits cousins deviendront bergers dès 7 ou 8 ans.

Lucie fut la première à prendre la garde du troupeau familial, en remplaçant sa sœur Caroline plus âgée, quand elle partit à 13 ans au travail. Lucie informa ses cousins qu’ils ne devraient plus compter sur elle pour jouer. Francesco et Jacinta supplièrent leurs parents de les laisser rejoindre Lucie, pour garder le troupeau. Ils insistent tellement que les parents finissent par accepter. Ils proposent de garder leurs brebis à la place de Jean, leur frère aîné plus grand.

Rayonnants de joie, ils annoncent la nouvelle à Lucie et combinent comment chaque matin ils vont réunir les deux troupeaux pour passer la journée ensemble. Chaque berger sortira à l’heure indiquée par la maman. Ils se retrouveront vers la glacière, petite mare, à l’entrée du village. C’est Lucie qui commande car elle connaît les bons endroits où les brebis pourront trouver quelque chose à manger.

Chaque matin, après le petit déjeuner et après avoir récité un Pater et un Ave, en l’honneur de l’ange gardien « pour qu’il nous garde toujours et marche en notre compagnie ». Cette prière avait été enseignée par Maria Rosa à ses enfants.

L’éducation chrétienne était faite par les mamans Olympia et Maria-Rosa, sous forme d’entretiens pendant lesquels les aînés disaient aux plus jeunes ce qu’ils connaissaient déjà.

Le papa de Lucia n’était pas très fervent. Il allait à la messe le dimanche mais fréquentait beaucoup le cabaret.

Les enfants avaient baptisé les étoiles : la lune était la lampe de la Sainte Vierge, les étoiles étaient les lampes des anges, le soleil était la lampe de Notre-Seigneur. Jacinta préférait la lampe de la Sainte Vierge plutôt que celle de Jésus, parce qu’elle n’aveugle pas. Et Francisco rétorquait : « Non, Jacinta, aucune lampe n’est aussi belle que celle de Notre Seigneur ! »

Voilà comment la Sainte Vierge a préparé ces enfants à recevoir sa visite du ciel. Après les apparitions de l’ange qui leur a appris à prier et à adorer longuement le Seigneur Dieu.

 

 

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