“Allons, levez-vous, dit saint Bernard, volez au secours des âmes des défunts,
appelez sur elles la clémence divine par vos participations aux messes,
implorez la Miséricorde par vos pénitences et intercédez par vos prières”.
L’origine du mois des défunts remonte à la loi ancienne, jusqu’au peuple d’Israël. Ce peuple ne se contentait pas de proclamer, dans ses livres inspirés, que c’était saint et salutaire de prier pour les défunts, mais il voulut encore régler le temps et la durée de cette prière. C’est pourquoi il fut établi que le deuil ne serait achevé, dans chaque famille, que lorsque chaque mort aurait été pleuré pendant un mois entier. Ainsi, après le trépas du patriarche Jacob, ses fils le pleurèrent et firent des prières pendant trente jours.
Encouragée par cette pratique, la foi des croyants a consacré un mois entier au soulagement de l’âme de nos défunts et du purgatoire. L’Eglise fête la communion des saints le 1er novembre et le 2, elle commémore nos fidèles défunts. Le mois de novemre, naturellement, s’est associé à cette dévotion. C’est donc par excellence le mois de la charité et de la reconnaissance, le mois des vivants et des morts, le mois véritablement libérateur !
Enthousiasmée, une sainte s’écriait en commençant le mois de novembre :
“Vidons le purgatoire !”
Ayez à cœur de soulager beaucoup d’âmes du purgatoire, pendant ce mois de bénédictions qui leur est consacré ! Mais comment bien sanctifier ce mois et prier pour nos défunts ? Pour bien célébrer ce mois, prenons, dès aujourd’hui, quelques résolutions : chaque jour, dès le matin, offrez à Dieu, les mérites de votre travail, de vos souffrances, de tout ce que vous entreprendrez dans la journée, même les choses les plus simples, pour soulager les âmes de vos défunts. Allez quelquefois au cimetière, déposer sur la tombe de tous ceux qui vous sont chers vos prières. Chaque semaine, consacrez un jour plus spécial aux âmes du purgatoire, le mercredi par exemple, et assistez à la messe à cette intention. Dans le courant du mois, faites célébrer des messes, confessez-vous et communiez avec foi à cette intention particulière.
Mais qu’est-ce que le Purgatoire ? Et d’où vient cette croyance au Purgatoire ?
Don Paul Denisot, recteur du sanctuaire de Montligeon :
Des médiévistes ont affirmé que le purgatoire a été inventé au Moyen-Âge. Il faut rappeler que si le terme a été employé au Moyen-Âge, la réalité qu’il désigne était déjà présente dans la foi d’Israël, dans la pratique de la prière pour les défunts, attestée dans le deuxième livre des Maccabées. Un passage nous relate en particulier la collecte ordonnée par Judas pour faire célébrer un sacrifice dans le temple de Jérusalem, pour les hommes tombés au combat.
Depuis les origines du christianisme, les chrétiens prient pour les défunts. Cette tradition de prière pour les défunts, associée à la conviction que notre existence est un chemin de purification, constitue le fondement du dogme du purgatoire.
Celui-ci trouve aussi un témoignage dans le feu purificateur mentionné dans la première épître aux Corinthiens. Le Seigneur nous dit aussi que le péché contre l’Esprit ne saurait être remis ni dans ce siècle, ni dans l’autre. Quel est cet autre siècle sinon ce temps de purification post-mortem ? L’Eglise croit donc qu’il est possible pour les défunts d’être purifiés de leurs péchés après la mort. Les Pères de l’Eglise vont désenvelopper cette question du purgatoire, notamment avec saint Augustin. Le dogme du purgatoire va être proclamé au concile de Florence et repris au concile de Trente. Il est présent dans les enseignements du Concile Vatican II, du catéchisme de l’Eglise catholique et des papes Jean Paul II et Benoit XVI.
Derrière cette question du purgatoire, il y a d’abord l’affirmation de la sainteté de Dieu. Pour voir Dieu, il faut être prêt, purifié des séquelles du péché. La purification, c’est aussi apprendre à se laisser faire par Dieu. La vie éternelle ne se prend pas, elle se reçoit. A la mort, Dieu nous prend tels que nous sommes et nous prépare progressivement à le voir. Ainsi, le curé d’Ars affirmait que le purgatoire est l’infirmerie du Bon Dieu. Le purgatoire n’est pas une troisième possibilité entre le Ciel et l’Enfer. Il est l’antichambre du Ciel. L’âme est donc dans la grâce et l’amour, elle se sait sauvée. Il y a donc à la fois une grande joie qui dépasse toutes les joies d’ici-bas et la souffrance de ne pas encore goûter la joie du Ciel.
Ici-bas, nous pouvons aider les âmes des défunts en purification, par nos aumônes, nos prières, notre charité. Et en retour les âmes des défunts intercèdent pour nous, comme le souligne le catéchisme de l’Eglise catholique :
« Notre prière pour elles, rend efficaces leurs intercessions pour nous. »
C’est pour nous un grand motif d’espérance. Nos relations d’amitié ne se terminent pas avec la mort. Au contraire, elles peuvent encore grandir.
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